Emmanuel Krivine poursuit sa collaboration avec l’éditeur Alpha – son dernier disque, l’an passé,
était consacré à Bartók – autour d’un programme dédié à des œuvres
inspirées de contes populaires, de Till l’Espiègle à la Petite Sirène.
Le poème symphonique de Strauss est l’un des incontestables piliers du
répertoire, au contraire de La Petite Sirène (1903) de Zemlinsky,
plus méconnue. Pour autant, cette œuvre semble susciter un regain
d’intérêt depuis quelques années, entre l’enregistrement fondateur de
Riccardo Chailly (Decca, 1995) ou celui plus récent de John Storgårds (Bis, 2015), tout en effectuant un retour remarqué dans les auditoriums, à l’instar de l’excellent concert donné en octobre dernier par... Emmanuel Krivine.
Nous nous étions alors enthousiasmé pour la direction enflammée du chef français, aussi imprévisible qu’inspiré dans cette musique ô combien luxuriante. C’est sans conteste un répertoire qui convient bien à Krivine, qui déployait là tous les ressorts de son imagination débordante, bien aidé par un Orchestre national de France (formation dont il assurera les fonctions de directeur musical à compter de septembre 2017) en état de grâce. On retrouve la plupart des qualités du chef français dans ce tout dernier enregistrement réalisé avec l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, une formation que Krivine a dirigée pendant près de dix ans (2006-2015). On pourra évidemment regretter que cet orchestre, aussi estimable soit-il, ne se hisse pas au niveau du National. Mais peut-être l’excitation du direct a-t-elle boosté l’investissement exceptionnel des interprètes français, ce que l’on ne retrouve pas tout à fait dans cet enregistrement studio.
On se délectera néanmoins des superbes dialogues entre les vents, du sens des couleurs et de la vitalité insufflés en maints endroits, le chef imprimant clairement sa marque et sa personnalité. Son goût pour les passages rapides enlevés tambour battant ressort ici en un geste parfois péremptoire, tout en faisant respirer les mouvements lyriques et plus apaisés en un flot qui aide la mélodie à se déployer harmonieusement. Krivine se montre aussi à l’aise dans le piquant savoureux des rythmes dansants, se plaisant à rappeler ici et là les influences de Franck dans la rythmique ou de Mahler dans l’emphase. Le tout dernier mouvement de La Petite Sirène est moins réussi, Krivine se montrant étonnamment timide, sans doute pour éviter tout épanchement dégoulinant. Une bonne cuvée, mais un rien inégale.
Nous nous étions alors enthousiasmé pour la direction enflammée du chef français, aussi imprévisible qu’inspiré dans cette musique ô combien luxuriante. C’est sans conteste un répertoire qui convient bien à Krivine, qui déployait là tous les ressorts de son imagination débordante, bien aidé par un Orchestre national de France (formation dont il assurera les fonctions de directeur musical à compter de septembre 2017) en état de grâce. On retrouve la plupart des qualités du chef français dans ce tout dernier enregistrement réalisé avec l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, une formation que Krivine a dirigée pendant près de dix ans (2006-2015). On pourra évidemment regretter que cet orchestre, aussi estimable soit-il, ne se hisse pas au niveau du National. Mais peut-être l’excitation du direct a-t-elle boosté l’investissement exceptionnel des interprètes français, ce que l’on ne retrouve pas tout à fait dans cet enregistrement studio.
On se délectera néanmoins des superbes dialogues entre les vents, du sens des couleurs et de la vitalité insufflés en maints endroits, le chef imprimant clairement sa marque et sa personnalité. Son goût pour les passages rapides enlevés tambour battant ressort ici en un geste parfois péremptoire, tout en faisant respirer les mouvements lyriques et plus apaisés en un flot qui aide la mélodie à se déployer harmonieusement. Krivine se montre aussi à l’aise dans le piquant savoureux des rythmes dansants, se plaisant à rappeler ici et là les influences de Franck dans la rythmique ou de Mahler dans l’emphase. Le tout dernier mouvement de La Petite Sirène est moins réussi, Krivine se montrant étonnamment timide, sans doute pour éviter tout épanchement dégoulinant. Une bonne cuvée, mais un rien inégale.
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