Décidément très en vogue ces dernières années, l’œuvre de Benjamin
Godard (1849-1895) séduit des interprètes toujours plus nombreux comme
le démontrent les enregistrements récents qui lui sont consacrés,
souvent récompensés par les éloges critiques (voir notamment ses quatuors et ses sonates pour violon et piano).
Il est à cet égard intéressant de constater que cette résurrection
opportune n’est pas à mettre au seul crédit du Palazzetto Bru Zane -
Centre de musique romantique française, initiateurs comme dans ce
nouveau disque CPO de nombreux projets, mais également d’autres éditeurs curieux tels Naxos ou Hyperion.
Si la plupart de ces enregistrements se dont d’abord tournés vers la
musique de chambre, domaine renommé de Godard, sa musique orchestrale
est désormais explorée au-delà de ses seuls concertos.
L’ancien élève d’Henri Reber, symphoniste admiré par Saint-Saëns, s’est en effet grandement illustré dans ce genre, composant pas moins de onze symphonies dont plusieurs restent inachevées ou perdues. On découvre ici deux œuvres d’inspiration très différente, composées à cinq ans d’intervalle. C’est surtout la Symphonie gothique (1874) qui impressionne par son originalité, se tournant vers Haendel et Bach sans pour autant tomber dans le pastiche creux. Il s’agit manifestement du seul exemple de symphonie d’inspiration gothique au cours d’un XIXe siècle pourtant féru de cette période historique. On n’hésitera pas à placer cette œuvre au niveau de réussite de la Symphonie classique de Prokofiev, tant sa perfection formelle en impose autant que son aura lumineuse, évitant toute austérité par une orchestration qui surprend par le recours fréquent à la flûte pour la mélodie principale. Le troisième mouvement Grave, le plus élaboré des cinq, ralentit le tempo et suspend le temps en une réflexion aux accents réfléchis et déchirants. On est bien là en pleine période romantique.
La Symphonie opus 57 (1879) apparait moins intéressante en comparaison, même si elle comporte aussi de beaux moments. Si l’on pense à Schumann le plus souvent, le premier mouvement héroïque annonce Franck par l’intensité et la rigueur du travail sur les thèmes, loin du Godard doucereux de la musique de salon. Curieusement, on préfèrera à cette œuvre moins originale les Trois Morceaux symphoniques, certes moins ambitieux au niveau formel, mais infiniment plus réussi mélodiquement. C’est particulièrement le cas de la «Brésilienne» qui regarde vers Grieg dans l’écriture malicieuse pour les bois, et plus encore de l’irrésistible «Kermesse» aux thèmes inspirés, rappelant le Sibelius de la suite Karelia. Avec ces petits bijoux s’achève le plaisir de la découverte d’un maillon oublié avant l’école franckiste, qui bénéficie en outre de l’interprétation précise et élégante de David Reiland avec l’excellent Orchestre de la Radio de Munich, un habitué des studios d’enregistrement chez CPO.
L’ancien élève d’Henri Reber, symphoniste admiré par Saint-Saëns, s’est en effet grandement illustré dans ce genre, composant pas moins de onze symphonies dont plusieurs restent inachevées ou perdues. On découvre ici deux œuvres d’inspiration très différente, composées à cinq ans d’intervalle. C’est surtout la Symphonie gothique (1874) qui impressionne par son originalité, se tournant vers Haendel et Bach sans pour autant tomber dans le pastiche creux. Il s’agit manifestement du seul exemple de symphonie d’inspiration gothique au cours d’un XIXe siècle pourtant féru de cette période historique. On n’hésitera pas à placer cette œuvre au niveau de réussite de la Symphonie classique de Prokofiev, tant sa perfection formelle en impose autant que son aura lumineuse, évitant toute austérité par une orchestration qui surprend par le recours fréquent à la flûte pour la mélodie principale. Le troisième mouvement Grave, le plus élaboré des cinq, ralentit le tempo et suspend le temps en une réflexion aux accents réfléchis et déchirants. On est bien là en pleine période romantique.
La Symphonie opus 57 (1879) apparait moins intéressante en comparaison, même si elle comporte aussi de beaux moments. Si l’on pense à Schumann le plus souvent, le premier mouvement héroïque annonce Franck par l’intensité et la rigueur du travail sur les thèmes, loin du Godard doucereux de la musique de salon. Curieusement, on préfèrera à cette œuvre moins originale les Trois Morceaux symphoniques, certes moins ambitieux au niveau formel, mais infiniment plus réussi mélodiquement. C’est particulièrement le cas de la «Brésilienne» qui regarde vers Grieg dans l’écriture malicieuse pour les bois, et plus encore de l’irrésistible «Kermesse» aux thèmes inspirés, rappelant le Sibelius de la suite Karelia. Avec ces petits bijoux s’achève le plaisir de la découverte d’un maillon oublié avant l’école franckiste, qui bénéficie en outre de l’interprétation précise et élégante de David Reiland avec l’excellent Orchestre de la Radio de Munich, un habitué des studios d’enregistrement chez CPO.
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