Hasard du calendrier ou volonté de réhabiliter la figure quelque peu
négligée de Karl Goldmark (1830-1915)? A un mois d’intervalle en début
d’année, CPO nous a en effet régalé de deux superbes enregistrements consacrés au chef d’œuvre lyrique de son auteur, La Reine de Saba
(1875), puis à deux œuvres symphoniques d’un niveau tout aussi
remarquable, réunies dans le présent disque. L’introduction lente de
l’ouverture Prométhée enchaîné (1889) s’ouvre ainsi sur une
mélodie mystérieuse et envoutante qui n’est pas sans rappeler le tout
premier succès de l’ouverture Sakuntala (1865), déjà assise sur
ce talent mélodique. L’œuvre d’une belle ampleur (près de vingt minutes)
tient ses promesses sur la durée et bénéficie du geste lyrique et
souple de Frank Beermann, très à l’aise dans ce répertoire avec la
Philharmonie Robert Schumann, un orchestre basé à Chemnitz.
Il se montre tout aussi éloquent dans l’irrésistible Première Symphonie «Noces villageoises» de Goldmark, jadis gravée par les baguettes prestigieuses de Bernstein, Abravanel ou Beecham, évacuant toute inspiration populaire hongroise pour tisser une toile souple et aérienne en un tempo des plus vifs. Un geste moderne qui constitue l’antithèse d’un Bernstein plus musculeux, trop démonstratif et finalement peu inspiré – une fois n’est pas coutume. Un très beau disque qui marque le retour d’un compositeur trop souvent resté dans l’ombre de Brahms. On espère désormais que CPO va s’atteler à un nouvel enregistrement des autres ouvertures symphoniques, après le disque fondateur mais déjà ancien d’András Korodi (Hungaroton, 1985).
Il se montre tout aussi éloquent dans l’irrésistible Première Symphonie «Noces villageoises» de Goldmark, jadis gravée par les baguettes prestigieuses de Bernstein, Abravanel ou Beecham, évacuant toute inspiration populaire hongroise pour tisser une toile souple et aérienne en un tempo des plus vifs. Un geste moderne qui constitue l’antithèse d’un Bernstein plus musculeux, trop démonstratif et finalement peu inspiré – une fois n’est pas coutume. Un très beau disque qui marque le retour d’un compositeur trop souvent resté dans l’ombre de Brahms. On espère désormais que CPO va s’atteler à un nouvel enregistrement des autres ouvertures symphoniques, après le disque fondateur mais déjà ancien d’András Korodi (Hungaroton, 1985).
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