vendredi 12 août 2016

« Der gefesselte Prometheus et Symphonie n° 1 » de Karl Goldmark - Frank Beermann - Disque CPO


Hasard du calendrier ou volonté de réhabiliter la figure quelque peu négligée de Karl Goldmark (1830-1915)? A un mois d’intervalle en début d’année, CPO nous a en effet régalé de deux superbes enregistrements consacrés au chef d’œuvre lyrique de son auteur, La Reine de Saba (1875), puis à deux œuvres symphoniques d’un niveau tout aussi remarquable, réunies dans le présent disque. L’introduction lente de l’ouverture Prométhée enchaîné (1889) s’ouvre ainsi sur une mélodie mystérieuse et envoutante qui n’est pas sans rappeler le tout premier succès de l’ouverture Sakuntala (1865), déjà assise sur ce talent mélodique. L’œuvre d’une belle ampleur (près de vingt minutes) tient ses promesses sur la durée et bénéficie du geste lyrique et souple de Frank Beermann, très à l’aise dans ce répertoire avec la Philharmonie Robert Schumann, un orchestre basé à Chemnitz.

Il se montre tout aussi éloquent dans l’irrésistible Première Symphonie «Noces villageoises» de Goldmark, jadis gravée par les baguettes prestigieuses de Bernstein, Abravanel ou Beecham, évacuant toute inspiration populaire hongroise pour tisser une toile souple et aérienne en un tempo des plus vifs. Un geste moderne qui constitue l’antithèse d’un Bernstein plus musculeux, trop démonstratif et finalement peu inspiré – une fois n’est pas coutume. Un très beau disque qui marque le retour d’un compositeur trop souvent resté dans l’ombre de Brahms. On espère désormais que CPO va s’atteler à un nouvel enregistrement des autres ouvertures symphoniques, après le disque fondateur mais déjà ancien d’András Korodi (Hungaroton, 1985).

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