Le compositeur d’origine toscane Antonio Cesti (1623-1699) ferait-il son
retour durable sur les planches? C’est ce que semblent indiquer deux
représentations récentes de ses opéras, que ce soient L’Orontea (1656) donné lors du festival de Budapest et surtout Le nozze in sogno
(1665), dont Innsbruck vient d’assurer la recréation mondiale pour
fêter les quarante ans de son festival de musique baroque. Rien
d’étonnant à cela tant la capitale du Tyrol sait se rappeler que Cesti
obtint ici-même l’un des postes les plus prestigieux de sa carrière, en
tant que maître de chapelle de la Chambre de l’archiduc Ferdinand de
Habsbourg, dès 1652. En hommage à ces années glorieuses, Alessandro De
Marchi a également choisi de nommer le Concours vocal international pour
la musique baroque du nom de Cesti, et ce depuis 2010.
Le choix de l’opéra comique Le nozze in sogno n’a rien d’un hasard non plus, l’œuvre ayant été attribuée récemment à Cesti et opportunément remontée après son absence durable de la scène. On doit cette initiative à la figure d’Alan Curtis (1934-2015), à qui le concert est dédié, comme le Cimarosa l’était à Nikolaus Harnoncourt (voir ici), disparu avant d’avoir pu assurer cette recréation et remplacé ici par un efficace Enrico Onofri, chef d’orchestre plus connu en tant que violon solo de l’ensemble Il Giardino Armonico. Las, la représentation n’apporte pas autant de satisfactions que la réussite éclatante du Mariage secret donné quelques jours plus tôt au Théâtre du Tyrol voisin, et ce en raison d’une mise en scène démonstrative et fatigante sur la durée à force de gesticulations intempestives.
Le choix de l’opéra comique Le nozze in sogno n’a rien d’un hasard non plus, l’œuvre ayant été attribuée récemment à Cesti et opportunément remontée après son absence durable de la scène. On doit cette initiative à la figure d’Alan Curtis (1934-2015), à qui le concert est dédié, comme le Cimarosa l’était à Nikolaus Harnoncourt (voir ici), disparu avant d’avoir pu assurer cette recréation et remplacé ici par un efficace Enrico Onofri, chef d’orchestre plus connu en tant que violon solo de l’ensemble Il Giardino Armonico. Las, la représentation n’apporte pas autant de satisfactions que la réussite éclatante du Mariage secret donné quelques jours plus tôt au Théâtre du Tyrol voisin, et ce en raison d’une mise en scène démonstrative et fatigante sur la durée à force de gesticulations intempestives.
C’est malheureusement peu dire que la mise en scène d’Alessio Pizzech en
fait trop, ne bénéficiant certes pas des moyens financiers et
techniques du Cimarosa, mais optant pour des gags appuyés et attendus,
par ailleurs mal exploités par la troupe d’interprètes très jeune dans
l’ensemble. La transposition semi-contemporaine de l’action dans un port
de marchandises n’est pas en cause, tant la scénographie apporte
quelques satisfactions par les différentes surprises qu’elle réserve
avec son étagement astucieux et ses éclairages variés, tandis que les
costumes délirants tombent parfois dans la facilité ringarde du recours
aux accessoires garnis de plumes, strass et paillettes.
Fort heureusement, le plateau vocal réunit apporte plusieurs satisfactions non négligeables, bien mises en valeur par l’acoustique de la cour de la Faculté de théologie, étonnamment bonne pour une scène en extérieur. Les femmes, surtout, s’imposent en tête de cette production, que ce soit la voix ronde et chaude d’Adrianna Vendittelli (Lucinda) ou les superbes graves de Yulia Sokolik (Emilia). On retiendra aussi la pureté de timbre et la superbe souplesse des phrasés de Rodrigo Sosa dal Pozzo (Flammiro), le sensible Lelio de Bradley Smith, ou le bel engagement du Fronzo très chantant de Ludwig Obst, tandis que seul Konstantin Derri (Scorbio) déçoit par un placement de voix inégal à la justesse toute relative. Ce dernier est curieusement fort applaudi en fin de représentation, sans doute pour sa capacité à briller dans les vocalises – un brio spectaculaire souvent prisé par le public.
Fort heureusement, le plateau vocal réunit apporte plusieurs satisfactions non négligeables, bien mises en valeur par l’acoustique de la cour de la Faculté de théologie, étonnamment bonne pour une scène en extérieur. Les femmes, surtout, s’imposent en tête de cette production, que ce soit la voix ronde et chaude d’Adrianna Vendittelli (Lucinda) ou les superbes graves de Yulia Sokolik (Emilia). On retiendra aussi la pureté de timbre et la superbe souplesse des phrasés de Rodrigo Sosa dal Pozzo (Flammiro), le sensible Lelio de Bradley Smith, ou le bel engagement du Fronzo très chantant de Ludwig Obst, tandis que seul Konstantin Derri (Scorbio) déçoit par un placement de voix inégal à la justesse toute relative. Ce dernier est curieusement fort applaudi en fin de représentation, sans doute pour sa capacité à briller dans les vocalises – un brio spectaculaire souvent prisé par le public.
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