La fidélité de Frieder Bernius (né en 1947) pour l’exploration du
répertoire de Felix Mendelssohn n’a pas d’égal de nos jours: depuis 1976
et son tout premier disque consacré à des psaumes et motets, le chef
allemand n’a eu de cesse de revenir à son compositeur fétiche, explorant
aussi bien les grands oratorios que son conséquent et méconnu legs
choral, sans oublier la musique de scène (voir notamment Œdipe à Colonne, enregistré pour Carus en 2011
et dont on retrouve quelques extraits dans le présent disque). Cette
somme de près de vingt disques a été réunie en trois coffrets
différents, tous publiés chezCarus (l’éditeur principal de Bernius), constituant autant de références modernes pour les amateurs de Mendelssohn.
L’enregistrement de La Première Nuit de Walpurgis (1843) vient compléter cette somme avec les qualités habituelles de Bernius: élégance, transparence et finesse du rebond rythmique. Sous sa baguette, la cantate profane gagne en fluidité et en cohérence par l’unification stylistique de ses différentes parties. La fraîcheur piquante bienvenue, qui fait ressortir les vents, est ainsi un régal de chaque instant. On a là une nouvelle version de référence de cet ouvrage dont le souffle romantique a durablement influencé plusieurs contemporains – Berlioz et Schumann notamment. Le sujet traité, qui n’a ainsi rien à voir avec la scène du sabbat de Faust, n’est pas pour rien dans cet intérêt: adapté d’une ballade de Goethe, la cantate célèbre les anciens cultes païens germaniques, balayés par l’avènement du christianisme, avec un sens dramatique mémorable dans certaines scènes (superbe chœur des druides).
Le seul regret concernant ce disque est relatif à sa durée, trop courte avec à peine 50 minutes de musique, dont quelques 15 minutes d’extraits d’Œdipe à Colonne. On avait déjà pu dans le passé faire le même reproche à Frieder Bernius, décidément coutumier de la réutilisation d’enregistrements anciens pour compléter les nouveaux.
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