vendredi 1 mai 2015

« Il Guarany » d'Antônio Carlos Gomes - Orquestra Sinfonica de São Paulo - Armando Belardi - Disque Andromeda


Avant Villa-Lobos, il y eut Antônio Carlo Gomes (1836-1896), compositeur brésilien immensément célèbre dans la péninsule italienne. C’est principalement son œuvre lyrique qui fut célébrée, tout d’abord au Brésil, où il composa dans sa langue maternelle ses deux premiers opéras, avant de triompher en italien à la Scala de Milan avec Il Guarany (1870). Rival de Verdi qui le respectait, Gomes put travailler avec les librettistes les plus en vue, tels Antonio Ghislanzoni (auteur d’Aida) et surtout Arrigo Boito. Malgré une dizaine d’ouvrages lyriques composés tout au long de sa carrière (déclinante à partir de 1879), c’est surtout l’opéra-ballet Il Guarany qui reste encore donné de temps à autre. Adapté d’un roman de José de Alencar, le livret situe l’action au Brésil dans les années 1560, opposant tribus locales aux mercenaires portugais autour des amours contrariées de Cecilia et Pery. L’occasion d’utiliser des instruments de musique indiens (dont la maraca), insufflant une indiscutable saveur exotique.

Mais l’œuvre ne peut être réduite à cela tant elle se situe au plus près du Verdi de la trilogie populaire (Rigoletto, Le Trouvère et La Traviata). Ses qualités ont ainsi conduit John Neschling à l’enregistrer chez Sony (1996, réédité en 2003) avec rien moins que Plácido Domingo dans le rôle de Pery. Une version mieux captée que l’enregistrement de 1959, ici réédité, après avoir été distribué par Arkadia en 1995. On a certes quelques incidents de plateau, une légère saturation dans les ensembles et parties avec chœur, mais quelle vie, quel élan dans ce document monophonique exceptionnel! Les interprètes, tous locaux, sont d’un niveau remarquable, au premier rang desquels les deux amoureux, portés par une délicieuse Niza de Castro Tank et un vaillant Josè Perrotta. Une réédition à ne pas manquer pour les amateurs du chant verdien.

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