Placido Domingo |
Drame de jeunesse composé deux ans après l’immense succès de Nabucco, I due Foscari
(1844) est un diamant noir méconnu, paré de l’une des musiques les plus
sombres jamais écrites par Verdi, mais rarement monté sur scène du fait
de la pauvreté dramatique de son livret par trop redondant. Adaptée du
drame éponyme de Byron, l’histoire du calvaire du doge Foscari et de son
fils reste donc un défi pour les programmateurs souvent tenté par la
version de concert (voir, par exemple, au Théâtre des Champs-Elysées en 2011, à Liège en 2013, ou à Marseille l’an passé) ou par le recours à des metteurs en scène audacieux, notamment Werner Herzog (à Rome en 2013) et Alvis Hermanis (à Milan en 2016).
Un tel ouvrage est aussi l’occasion pour un metteur en scène de se faire un nom: ainsi de l’Américain Thaddeus Strassberger (né en 1976) qui, après une carrière de plus de dix ans menée essentiellement en Amérique du Nord, a percé en Europe avec la production d’I due Foscari créée à Los Angeles en 2012, puis présentée les années suivantes à Valence, Vienne et Londres – à chaque fois avec Plácido Domingo dans le rôle du doge. C’est dans la capitale britannique que cette production a été enregistrée, permettant de retrouver un Domingo toujours aussi impressionnant de présence que touchant dans la fragilité et les nuances. A ses côtés, Francesco Meli impose un Jacopo Foscari impérial techniquement, à la voix puissante et articulé, plus à l’aise dans les aigus que dans l’émotion dramatique. C’est en ce dernier domaine que Maria Agresta (Lucrezia Contarini) convainc pleinement, ainsi que dans ses beaux graves de velours, même si l’aigu menace souvent la stabilité de la ligne de chant.
La mise en scène stylisée, pratiquement sans décors, nous emmène dans une atmosphère irréelle et intemporelle, baignée de nombreux clairs-obscurs et de contre-jours où le noir et la pénombre dominent. Strassberger semble ainsi symboliser les coups bas du pouvoir vénitien ourdis en dehors du regard public, dont seuls les costumes anciens discrètement modernisés rappellent l’origine historique de l’action. Les robes amples en satin très travaillées habillent hommes et femmes d’un luxe admirable, seulement égaillés par la courte scène des réjouissances populaires au début du III, tandis que les éclairages achèvent de faire de cette production une splendide réussite visuelle. Un véritable écrin permettant de concentrer l’intérêt du spectateur sur l’intensité dramatique des destins individuels de nos différents protagonistes, autour de la baguette alerte et agile d’un Antonio Pappano toujours aussi efficace. Une production hautement recommandable qui n’est pas près de se démoder.
Un tel ouvrage est aussi l’occasion pour un metteur en scène de se faire un nom: ainsi de l’Américain Thaddeus Strassberger (né en 1976) qui, après une carrière de plus de dix ans menée essentiellement en Amérique du Nord, a percé en Europe avec la production d’I due Foscari créée à Los Angeles en 2012, puis présentée les années suivantes à Valence, Vienne et Londres – à chaque fois avec Plácido Domingo dans le rôle du doge. C’est dans la capitale britannique que cette production a été enregistrée, permettant de retrouver un Domingo toujours aussi impressionnant de présence que touchant dans la fragilité et les nuances. A ses côtés, Francesco Meli impose un Jacopo Foscari impérial techniquement, à la voix puissante et articulé, plus à l’aise dans les aigus que dans l’émotion dramatique. C’est en ce dernier domaine que Maria Agresta (Lucrezia Contarini) convainc pleinement, ainsi que dans ses beaux graves de velours, même si l’aigu menace souvent la stabilité de la ligne de chant.
La mise en scène stylisée, pratiquement sans décors, nous emmène dans une atmosphère irréelle et intemporelle, baignée de nombreux clairs-obscurs et de contre-jours où le noir et la pénombre dominent. Strassberger semble ainsi symboliser les coups bas du pouvoir vénitien ourdis en dehors du regard public, dont seuls les costumes anciens discrètement modernisés rappellent l’origine historique de l’action. Les robes amples en satin très travaillées habillent hommes et femmes d’un luxe admirable, seulement égaillés par la courte scène des réjouissances populaires au début du III, tandis que les éclairages achèvent de faire de cette production une splendide réussite visuelle. Un véritable écrin permettant de concentrer l’intérêt du spectateur sur l’intensité dramatique des destins individuels de nos différents protagonistes, autour de la baguette alerte et agile d’un Antonio Pappano toujours aussi efficace. Une production hautement recommandable qui n’est pas près de se démoder.
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