Reconnu comme l’un des plus éminents symphonistes de son temps en tant
que chef de l’orchestre de l’école de Mannheim dès 1774, Christian
Cannabich (1731-1806) ne s’est qu’exceptionnellement illustré dans le
domaine lyrique, avec son unique opéra Azakia (1778) et son seul mélodrame, Electra
(1781). Son amitié et son estime réciproque avec Mozart sont
documentées par les récits des nombreux séjours que le jeune prodige fit
à Mannheim, avant la création d’Idoménée avec l’Orchestre et le
soutien de Cannabich. C’est probablement dans la foulée de la découverte
de cet opéra, grandement apprécié par son commanditaire Carl Theodore
de Bavière, que Cannabich fut chargé de composer son mélodrame,
s’inspirant des premières réussites dans le genre dues à Benda (Medea et Ariane à Naxos en 1775). Mozart avait également découvert ces petits bijoux de concision, avec grande admiration, à Mannheim.
Cannabich se montre on ne peut plus inspiré dans son ouvrage, d’un peu
moins d’une heure, au livret ramassé et d’une grande efficacité
dramatique: le message vibrant de la récitante Isabelle Redfern prend aux
tripes d’emblée, tant l’engagement de la comédienne, à la fois rugueux
et hargneux, trouve le ton juste. Cannabich parvient quant à lui à
relancer l’action par sa sensibilité musicale et sa science de
l’orchestre, dont la palette de courts motifs étonnamment variés touche
au cœur. Il est vrai que l’attention aux moindres détails du coloriste
Frieder Bernius n’est pas pour rien dans cette réussite, donnée en
concert à Stuttgart voilà deux ans. On regrette toutefois, alors que le concert avait démontré tout son intérêt, que le Concerto pour clarinette
de Johann Stamitz (ancien professeur de Cannabich) n’ait pas pu être
gravé sur ce disque. Un bémol sans lequel une cotation maximale aurait
été attribuée à cet enregistrement.
Parce que la culture se conjugue sous plusieurs formes, il sera sujet ici de cinéma, de littérature, de musique, de spectacles vivants, selon l'inconstante fantaisie de son auteur
samedi 20 février 2021
« Electra » de Christian Cannabich - Frieder Bernius - Disque Hänssler Classic
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire