lundi 13 avril 2015

Oeuvres orchestrales de Patric Standford - David Lloyd-Jones - Disque Naxos


Naxos a choisi de rendre hommage à Patric Standford (1939-2014), disparu l’an passé, en rééditant un disque publié par la British Music Society (BMS) en 2012. C’est semble-t-il l’une des trois seules gravures consacrées à ce compositeur anglais, élève d’Edmund Rubbra et Witold Lutoslawski. On perçoit précisément l’influence de son aîné polonais par la luxuriance des timbres enchevêtrés, aux dissonances bien présentes mais jamais envahissantes. Dans les œuvres ici enregistrées, au lyrisme certain, Standford ne perd jamais de vue sa veine mélodique. Décrivant les quatre saisons, la Première (1972) de ses cinq Symphonies débute par l’explosion des cordes et cuivres en une nervosité rythmique très verticale – un printemps énergique qui contraste avec l’aridité et le ton grave de l’été, interprété par les cordes seules. Chostakovitch n’est pas loin. L’automne très coloré distille ensuite de courtes mélodies qui parcourent l’orchestre en un bel élan discontinu et brusque. L’hiver laisse davantage de place à l’expressivité méditative des cordes, soutenues par des bois rêveurs, les cuivres se contentant de rares interventions. Assurément une œuvre à découvrir, ne serait-ce que pour la formidable science de l’orchestration de ce compositeur.

Inspiré du cinquième mouvement du Requiem allemand de Brahms (compositeur intensément admiré par Standford), le Concerto pour violoncelle a été composé en 1974. Ses premières notes font preuve d’une belle intensité, avec la scansion inquiétante du piano dans les graves, tandis que les cordes offrent en contraste un aigu rayonnant. Le violoncelle très narratif soutient ce riche accompagnement orchestral, aux couleurs toujours très séduisantes, par une belle expansivité lyrique. Raphael Wallfisch affiche une technique superlative, faisant preuve d’une belle virtuosité dans les deux derniers mouvements – le tout en une captation sonore idéale, particulièrement dans l’équilibre avec l’orchestre. David Lloyd-Jones fait montre d’une verve rythmique délicieuse qui ne sacrifie jamais à la beauté des timbres de l’excellent Royal Scottish National Orchestra. Un disque très réussi, indispensable pour découvrir la figure méconnue de Patric Standford.

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