Leonardo García Alarcón |
Elaboré pendant les répétitions de Lucia di Lammermoor en 1835, le Requiem
de Donizetti fut composé à la mémoire de son ami et rival Bellini,
disparu la même année à l’âge de 33 ans seulement, tout juste après
avoir achevé son ultime opéra, Les Puritains. Avec le retrait de
Rossini en 1829, les deux hommes étaient les Italiens les plus en vue
pour s’imposer auprès du difficile public parisien, un défi alors
incontournable associé à la réussite d’un compositeur, relevé par
Cherubini et tant d’autres avant eux. Pour autant, Donizetti ne parvint
pas à faire créer ce Requiem de son vivant, la première exécution
connue datant de 1870, avant que la partition ne tombe dans l’oubli. Il
faudra ainsi attendre 1975 pour que l’œuvre soit éditée par Vilmos
Leskó, sans parvenir à intéresser un interprète renommé – seul Luciano
Pavarotti faisant figure d’exception parmi les quelques enregistrements
discographiques disponibles à ce jour. Le temps est-il venu de
s’intéresser à la production religieuse considérable de Donizetti – plus
d’une centaine d’œuvres composées en trente ans de carrière?
Si la ville de Saint-Denis commençait à se parer de multiples drapeaux internationaux annonçant l’organisation de l’Euro de football, c’est bien le traditionnel festival qui faisait l’événement en ce mois de juin, comme les soirées d’ouverture l’avaient déjà laissé entrevoir. Tout l’intérêt du programme donné dans la resplendissante basilique royale, à la façade récemment rénovée, consistait à faire mieux connaître ce rare Requiem, difficile à saisir tant Donizetti s’y montre inégal, foisonnant d’idées musicales et multipliant les ruptures forte/piano à la manière d’un Berlioz, mais sans toujours parvenir à une unité de forme réellement convaincante.
Après une courte introduction consacrée à une pièce orchestrale de Saverio Mercadante (1795-1870), c’est bien là tout le mérite de Leonardo García Alarcón que de croire en cette œuvre et de parvenir à en minorer les défauts, s’appuyant sur un excellent Chœur de chambre de Namur, très précis dans chacune de ses interventions. En réduisant les effectifs, tant au niveau du chœur que de l’Orchestre Millenium (un nouveau venu parmi les ensembles de musique baroque, fondé en 2014), García Alarcón apporte grâce et subtilité en une respiration qui fait la part belle au texte, admirablement articulé et prononcé par les solistes. C’est à la basse Nikolay Borchev que revient le rôle le plus conséquent, ce dont on se félicite tant le Biélorusse affiche un timbre de miel et une aisance superbe. Sa ligne de chant d’une souplesse exemplaire se marie parfaitement avec celles des interprètes féminines, excellentes elles-aussi. Le ténor suisse Fabio Trümpy assure bien sa partie quant à lui, même si on aurait aimé un vibrato moins prononcé dans les changements de registre.
Gageons que ce très beau concert fera l’objet d’une édition discographique après la captation télévisuelle réalisée sur le vif par France Télévisions. En attendant, on retrouvera l’art de Leonardo García Alarcón à Versailles les 29 et 30 juin, avec son compositeur de prédilection, Michelangelo Falvetti (1642-1692), redécouvert par le chef argentin à Ambronay depuis 2010.
Si la ville de Saint-Denis commençait à se parer de multiples drapeaux internationaux annonçant l’organisation de l’Euro de football, c’est bien le traditionnel festival qui faisait l’événement en ce mois de juin, comme les soirées d’ouverture l’avaient déjà laissé entrevoir. Tout l’intérêt du programme donné dans la resplendissante basilique royale, à la façade récemment rénovée, consistait à faire mieux connaître ce rare Requiem, difficile à saisir tant Donizetti s’y montre inégal, foisonnant d’idées musicales et multipliant les ruptures forte/piano à la manière d’un Berlioz, mais sans toujours parvenir à une unité de forme réellement convaincante.
Après une courte introduction consacrée à une pièce orchestrale de Saverio Mercadante (1795-1870), c’est bien là tout le mérite de Leonardo García Alarcón que de croire en cette œuvre et de parvenir à en minorer les défauts, s’appuyant sur un excellent Chœur de chambre de Namur, très précis dans chacune de ses interventions. En réduisant les effectifs, tant au niveau du chœur que de l’Orchestre Millenium (un nouveau venu parmi les ensembles de musique baroque, fondé en 2014), García Alarcón apporte grâce et subtilité en une respiration qui fait la part belle au texte, admirablement articulé et prononcé par les solistes. C’est à la basse Nikolay Borchev que revient le rôle le plus conséquent, ce dont on se félicite tant le Biélorusse affiche un timbre de miel et une aisance superbe. Sa ligne de chant d’une souplesse exemplaire se marie parfaitement avec celles des interprètes féminines, excellentes elles-aussi. Le ténor suisse Fabio Trümpy assure bien sa partie quant à lui, même si on aurait aimé un vibrato moins prononcé dans les changements de registre.
Gageons que ce très beau concert fera l’objet d’une édition discographique après la captation télévisuelle réalisée sur le vif par France Télévisions. En attendant, on retrouvera l’art de Leonardo García Alarcón à Versailles les 29 et 30 juin, avec son compositeur de prédilection, Michelangelo Falvetti (1642-1692), redécouvert par le chef argentin à Ambronay depuis 2010.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire