Où s’arrêtera-t-il? Voilà la question que l’on se pose à chaque nouvelle
réussite discographique du jeune chef français Louis-Noël Bestion de
Camboulas (né en 1989). Non pas que l’on souhaite le voir trébucher,
bien au contraire, mais l’on reste admiratif de cette succession de
projets au niveau artistique éloquent, autant sa participation à un disque de musique française (Aparté, 2019) que les disques dédiés à Destouches, déjà avec l’ensemble Les Surprises, parus chez Ambronay Editions, Les Eléments (2019) et Issé (2020).
Ne vous laissez pas arrêter au titre en apparence racoleur de ce nouveau
disque, qui regroupe des airs et morceaux symphoniques écrits pour le
théâtre, tous dus à Purcell et ses contemporains. Camboulas ne fait en
effet que reprendre l’un d’entre eux, Tyrannic Love, parce qu’il
est représentatif du kaléidoscope des passions humaines, admirablement
variées par les choix opérés ici. Mais bien davantage que cette superbe
anthologie, entre alternance de panache et d’apaisement, c’est bien la
qualité artistique de l’interprétation qui pénètre d’emblée l’auditeur:
autant la mise en valeur de l’articulation et des couleurs que
l’attention au sens des mots, en une prosodie volontairement rugueuse
par endroits, sont un régal de chaque instant.
La soprano Eugénie Lefebvre et le baryton Etienne Bazola se jouent
aisément des contrastes de ce programme, que ce soit en tant que soliste
ou en duo, tandis que la prise de son à la précision superlative n’est
pas pour rien dans ce bonheur partagé, à même de nous permettre de
découvrir les délices de ce répertoire méconnu.
Parce que la culture se conjugue sous plusieurs formes, il sera sujet ici de cinéma, de littérature, de musique, de spectacles vivants, selon l'inconstante fantaisie de son auteur
mardi 16 mars 2021
« Tyrannic love » de Henry Purcell - Louis-Noël Bestion de Camboulas - Disque Alpha
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