lundi 19 septembre 2016

Concert de Sébastien Daucé - Oeuvres de Charpentier et Purcell - Festival d'Ambronay - 18/09/2016

Sébastien Daucé

Après le splendide concert Haendel donné la veille dans l’Abbatiale, le festival d’Ambronay faisait place ce dimanche à un très beau programme dédié à la figure de sainte Cécile, sous la houlette de l’Ensemble Correspondances. Créée en 2008, cette formation fait souffler un vent de fraîcheur sur le monde baroque, autour de ses jeunes interprètes tous issus des meilleurs conservatoires français, à l’instar de son chef Sébastien Daucé, formé à Lyon. Les dix chanteurs réunis dans le chœur font également office de solistes, offrant une lisibilité et une clarté sans pareil à leur effectif raréfié, tout comme l’orchestre sur instruments d’époque, lui aussi réduit à sa plus simple expression: huit cordes, deux flûtes et un théorbe.

Avec la première pièce Sainte Cécile, vierge et martyre (1684) de Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), Sébastien Daucé choisit de jouer avec la spatialité, divisant les cordes de chaque côté de la scène, tout en faisant de même avec le chœur mélangé lui aussi. Les effets ainsi obtenus sont superbes avec les sopranos et altos (dessus et haute-contre si l’on se réfère à la terminologie de l’époque) qui se répondent en écho en plusieurs passages de ce court oratorio de trente minutes environ – enregistré au disque par William Christie notamment. On perçoit surtout chaque individualité tout en ayant l’impression d’un chœur au fondu harmonieux. Le geste mesuré de Sébastien Daucé fait la part belle à la mise en place et à la précision, en une rythmique toujours stable et respectueuse des silences. Tout cela est très propre, presque trop, tant on aimerait un peu plus d’engagement et de folies ici et là. Mais tel n’est pas le propos de Daucé, qui préfère la souplesse des attaques et des transitions, ce qu’il réussit parfaitement cela dit.


En seconde partie de concert, les forces de Daucé s’attaquent à une pièce plus connue encore avec l’enjoué Hail, Bright Cecilia (1692) de Purcell. On se régale cette fois de la prestation de Lucile Richardot, au timbre corsé et puissant, visiblement à l’aise dans cette pièce de caractère, tandis que ses camarades assurent bien leur partie. Si Daucé a tendance à étirer les passages lents, il ne force pas trop son ensemble dans les accélérations, afin sans doute de ne pas mettre en difficulté son pupitre de trompettes, assez faible. Le reste de l’orchestre est heureusement au niveau et adhère admirablement à l’optique réfléchie du chef français. On notera enfin que Daucé n’hésite pas à mettre en avant ses instrumentistes lors de certains passages, répartissant cette fois l’orchestre par type d’instruments ou de voix.

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