Si la figure de Simon Mayr (1763-1845) reste encore méconnue, les efforts conjugués de Naxos (voir le récent disque consacré à son premier opéra Saffo) et de quelques éditeurs audacieux, tel Dynamic,
sont à saluer. Témoignant d’une représentation donnée au
quarante-et-unième festival de la Vallée d’Itria (Pouilles), le présent
enregistrement s’intéresse à l’un des plus grands succès de la carrière
de Mayr, sa Médée, créée à Naples en 1813. Un sujet déjà été
traité par son contemporain Cherubini en 1797 – année où Mayr avait
précisément mis en musique un autre livret du Florentin, sa Lodoïska de 1791. Souvent enregistré, Médée à Corinthe
annonce Rossini en maints endroits par la vivacité du soutien
orchestral et le recours important aux vents, sans pour autant se
départir d’une joliesse décorative et souvent naïve. Si l’inspiration
mélodique pèche quelque peu, Mayr a pour lui le savoir-faire d’une
orchestration raffinée et variée, doublé d’un instinct théâtral qui lui
permet d’effleurer le doucereux pour rapidement embrasser des contrastes
bienvenus.
Le plateau vocal bénéficie de la présence d’un Michael Spyres toujours insolent d’aisance vocale et admirablement porté sur la compréhension du texte. Mais on est plus encore charmé par la Médée au timbre cuivré de Davinia Rodríguez, impériale dans les graves, parfois en difficulté dans les accélérations aiguës. Il n’en reste pas moins que son interprétation vibrante n’est pas pour rien dans la crédibilité de son personnage. A ses côtés, Roberto Lorenzi (Creonte) impressionne grandement lui aussi par sa diction articulée, fondée sur une projection puissante. Avec sa robe au décolleté plongeant qui ne cache pas grand-chose de ses formes avantageuses, Mihaela Marcu (Creusa) déçoit quelque peu par un timbre ingrat et un vibrato malvenu, tandis que les autres chanteurs s’en sortent correctement.
On passera rapidement sur la mise en scène désuète mais plutôt efficace de Benedetto Sicca, qui s’inspire de David McVicar par l’épure de sa scénographie et ses surprenants costumes antiques modernisés. Les longs drapés des personnages masculins, androgynes et maquillés, rappellent ainsi l’univers visuel développé dans le Satyricon de Fellini. On a là manifestement peu de moyens mais utilisés astucieusement autour des éclairages rouges sombres de Marco Giusti, tandis que Fabio Luisi enflamme la fosse de son attention aux détails, achevant de nous convaincre de la réussite globale de cette production.
Le plateau vocal bénéficie de la présence d’un Michael Spyres toujours insolent d’aisance vocale et admirablement porté sur la compréhension du texte. Mais on est plus encore charmé par la Médée au timbre cuivré de Davinia Rodríguez, impériale dans les graves, parfois en difficulté dans les accélérations aiguës. Il n’en reste pas moins que son interprétation vibrante n’est pas pour rien dans la crédibilité de son personnage. A ses côtés, Roberto Lorenzi (Creonte) impressionne grandement lui aussi par sa diction articulée, fondée sur une projection puissante. Avec sa robe au décolleté plongeant qui ne cache pas grand-chose de ses formes avantageuses, Mihaela Marcu (Creusa) déçoit quelque peu par un timbre ingrat et un vibrato malvenu, tandis que les autres chanteurs s’en sortent correctement.
On passera rapidement sur la mise en scène désuète mais plutôt efficace de Benedetto Sicca, qui s’inspire de David McVicar par l’épure de sa scénographie et ses surprenants costumes antiques modernisés. Les longs drapés des personnages masculins, androgynes et maquillés, rappellent ainsi l’univers visuel développé dans le Satyricon de Fellini. On a là manifestement peu de moyens mais utilisés astucieusement autour des éclairages rouges sombres de Marco Giusti, tandis que Fabio Luisi enflamme la fosse de son attention aux détails, achevant de nous convaincre de la réussite globale de cette production.
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