Hilary Hahn |
On doit au Grame, centre national de création musicale, une offre
musicale diversifiée et originale dans la capitale des Gaules,
qu’illustre une saison largement acquise aux répertoires des XXe et XXIe
siècles. Parmi ses propositions, les soirées «Shake Your Classics» ont
la bonne idée de réunir de jeunes artistes venus d’horizons divers, afin
d’encourager le brassage et le renouvellement de publics attirés par
l’un ou l’autre des trois concerts, d’environ une heure et proposés à la
suite. Invariablement, il revient à la musique techno d’envahir le dance floor
en fin de soirée pour conclure les premiers émois classiques. Outre la
programmation, la volonté de rajeunir le public du classique s’appuie
sur le choix d’une salle de concert ultramoderne à taille humaine,
située à deux pas du musée des Confluences, «Le Sucre». Construite en
2012 sur le toit des anciens entrepôts de la Sucrière, cette salle
polyvalente participe de la transformation d’un paysage acquis au tout
industriel, en faisant à juste titre l’un des quartiers aujourd’hui les
plus en vue à Lyon.
Si les programmateurs ont réussi à inviter pas moins qu’Edgar Moreau, Khatia Buniatishvili ou Seong-Jin Cho lors des trois premières éditions, la toute dernière soirée de la saison rend hommage à la figure non moins reconnue de Hilary Hahn, dont la résidence à l’Auditorium de Lyon s’achève cette année. Autour des présentations délicieusement décalées du musicologue Clément Lebrun, la violoniste américaine nous fait bénéficier de sa passion pour Bach, expliquant avec toute la pédagogie qui est la sienne l’entremêlement savant des voix caractéristique de la musique du maître de Leipzig, avant d’interpréter avec une grande maîtrise la Troisième Partita en son entier. La surprise arrive ensuite avec le choix de révéler, sans aucun accompagnement orchestral, la partie solo des premières pages du Concerto pour violon de Tchaïkovski. Une proposition logique si l’on considère que Hahn doit jouer ce même concerto le lendemain, mais qui reste surprenante tant cette pratique est rarissime. Dans un silence d’une concentration extrême, la violoniste met ainsi à nu une musique que d’aucuns connaissent par cœur, emplissant en pensée les contrechants lyriques de Tchaïkovski. Une place brève est enfin accordée à la musique contemporaine avec une courte pièce d’Antón García Abril, la Cinquième Partita «Reflexive», composée à la manière de Bach sur la demande de Hilary Hahn.
Plus tôt dans la soirée, le Quatuor Béla avait illuminé la scène de sa vigueur et de sa musicalité, autour d’un programme consacré au répertoire américain de la fin du XXe siècle. Récompensés en 2015 par le Grand prix Antoine Livio de l’association Presse musicale internationale, les Lyonnais font partie de ces rares artistes auxquels on peut faire une confiance aveugle dans la sûreté des choix artistiques. Vous ne connaissez pas Steve Reich ou George Crumb? Aucun problème, le Quatuor Béla saura vous révéler, avec l’interprétation engagée qui le caractérise, tout l’intérêt de faire vivre un répertoire riche de sa diversité. On se délecte ici de la musique fascinante et enivrante de Reich, avant que Crumb ne joue davantage sur la surprise des sonorités déployées aux instruments à cordes, auxquels s’ajoutent d’insolites gongs et verres en cristal. Une excellente soirée dont on regrettera seulement la suppression du Premier Quatuor de John Adams, initialement prévu au programme.
Si les programmateurs ont réussi à inviter pas moins qu’Edgar Moreau, Khatia Buniatishvili ou Seong-Jin Cho lors des trois premières éditions, la toute dernière soirée de la saison rend hommage à la figure non moins reconnue de Hilary Hahn, dont la résidence à l’Auditorium de Lyon s’achève cette année. Autour des présentations délicieusement décalées du musicologue Clément Lebrun, la violoniste américaine nous fait bénéficier de sa passion pour Bach, expliquant avec toute la pédagogie qui est la sienne l’entremêlement savant des voix caractéristique de la musique du maître de Leipzig, avant d’interpréter avec une grande maîtrise la Troisième Partita en son entier. La surprise arrive ensuite avec le choix de révéler, sans aucun accompagnement orchestral, la partie solo des premières pages du Concerto pour violon de Tchaïkovski. Une proposition logique si l’on considère que Hahn doit jouer ce même concerto le lendemain, mais qui reste surprenante tant cette pratique est rarissime. Dans un silence d’une concentration extrême, la violoniste met ainsi à nu une musique que d’aucuns connaissent par cœur, emplissant en pensée les contrechants lyriques de Tchaïkovski. Une place brève est enfin accordée à la musique contemporaine avec une courte pièce d’Antón García Abril, la Cinquième Partita «Reflexive», composée à la manière de Bach sur la demande de Hilary Hahn.
Plus tôt dans la soirée, le Quatuor Béla avait illuminé la scène de sa vigueur et de sa musicalité, autour d’un programme consacré au répertoire américain de la fin du XXe siècle. Récompensés en 2015 par le Grand prix Antoine Livio de l’association Presse musicale internationale, les Lyonnais font partie de ces rares artistes auxquels on peut faire une confiance aveugle dans la sûreté des choix artistiques. Vous ne connaissez pas Steve Reich ou George Crumb? Aucun problème, le Quatuor Béla saura vous révéler, avec l’interprétation engagée qui le caractérise, tout l’intérêt de faire vivre un répertoire riche de sa diversité. On se délecte ici de la musique fascinante et enivrante de Reich, avant que Crumb ne joue davantage sur la surprise des sonorités déployées aux instruments à cordes, auxquels s’ajoutent d’insolites gongs et verres en cristal. Une excellente soirée dont on regrettera seulement la suppression du Premier Quatuor de John Adams, initialement prévu au programme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire