Le Quatuor Meta4 |
Le festival de Prades nous a concocté un de ces délicieux programmes
dont il a le secret, sur le thème du souvenir. On retrouve deux visages
différents de Tchaïkovski, autour d’œuvres composées à des moments
différents moments de sa vie. C’est tout d’abord Souvenir d’un lieu cher
(1878) qui donne à entendre un compositeur exalté, alors en pleine
tourmente personnelle (mariage raté, tentative de suicide...). La
première pièce, «Méditation», reprend un mouvement lent initialement
composé, la même année, pour le Concerto pour violon. On retrouve
immédiatement le lyrisme propre à ce chef-d’œuvre bien connu, dominé
par la clarté lumineuse du violon de Boris Garlitsky. Plus en retrait,
le piano d’Elena Garlitsky respire harmonieusement, tandis que le violon
gomme les angles et les ruptures en une lecture qui valorise la pureté
du son, sans vibrato. L’archet semble moins à l’aise dans les
accélérations, avec quelques décalages, mais ce n’est là qu’un détail à
ce niveau.
En fin de soirée, place à un Tchaïkovski autrement plus affirmé, alors au sommet de sa carrière, dans le bien connu sextuor Souvenir de Florence (1892). L’excellence des solistes réunis explique pourquoi on retrouve un musicien de la trempe de Jan Talich au second violon, tout en donnant une vigueur inhabituellement soutenue à cet ouvrage. Les interprètes s’affrontent avec une intensité expressive remarquable, sous la houlette de l’autorité naturelle d’Ulf Wallin, toujours aussi engagé, donnant à ce sextuor une variété très fouillée dans les détails exacerbés.
Plus tôt, la délicieuse transcription pour violoncelle et ensemble du Silence des bois (1883) de Dvorák aura résonné dans l’abbaye avec bonheur, faisant scintiller un élan symphonique dominé par le violoncelle souverain d’Emil Rovner, aussi narratif que lyrique. Ce quasi-mouvement de concerto n’a qu’un défaut: sa brièveté un rien frustrante. Le morceau de choix de la soirée avait toutefois été donné peu avant l’entracte, avec Souvenirs de voyage (1967) de Bernard Herrmann, dont on a pu entendre l’unique opéra à Nancy en début d’année. Une même musique fuyante et nostalgique, assez sombre et aride, parcourt le début de ce quintette avec clarinette mené de main de maître par les Meta4 et Michel Lethiec. Ce dernier a d’ailleurs déjà présenté cet ouvrage ici même en 2013 avec le Fine Arts Quartet – un concert capté dans les conditions du direct, puis édité par Naxos trois ans plus tard. Lethiec fait une fois encore valoir un son généreux et plein, d’une précision redoutable qui capte bien toute la mélancolie de ces pages. L’engagement des Meta4 n’est pas en reste, faisant ressortir les rares traits de lumière ou les brefs points d’orgue émotionnel. Un climat doux-amer conclut l’ouvrage, achevant de nous convaincre de l’intérêt de défendre ce compositeur trop restreint à ses seules musiques de film.
En fin de soirée, place à un Tchaïkovski autrement plus affirmé, alors au sommet de sa carrière, dans le bien connu sextuor Souvenir de Florence (1892). L’excellence des solistes réunis explique pourquoi on retrouve un musicien de la trempe de Jan Talich au second violon, tout en donnant une vigueur inhabituellement soutenue à cet ouvrage. Les interprètes s’affrontent avec une intensité expressive remarquable, sous la houlette de l’autorité naturelle d’Ulf Wallin, toujours aussi engagé, donnant à ce sextuor une variété très fouillée dans les détails exacerbés.
Plus tôt, la délicieuse transcription pour violoncelle et ensemble du Silence des bois (1883) de Dvorák aura résonné dans l’abbaye avec bonheur, faisant scintiller un élan symphonique dominé par le violoncelle souverain d’Emil Rovner, aussi narratif que lyrique. Ce quasi-mouvement de concerto n’a qu’un défaut: sa brièveté un rien frustrante. Le morceau de choix de la soirée avait toutefois été donné peu avant l’entracte, avec Souvenirs de voyage (1967) de Bernard Herrmann, dont on a pu entendre l’unique opéra à Nancy en début d’année. Une même musique fuyante et nostalgique, assez sombre et aride, parcourt le début de ce quintette avec clarinette mené de main de maître par les Meta4 et Michel Lethiec. Ce dernier a d’ailleurs déjà présenté cet ouvrage ici même en 2013 avec le Fine Arts Quartet – un concert capté dans les conditions du direct, puis édité par Naxos trois ans plus tard. Lethiec fait une fois encore valoir un son généreux et plein, d’une précision redoutable qui capte bien toute la mélancolie de ces pages. L’engagement des Meta4 n’est pas en reste, faisant ressortir les rares traits de lumière ou les brefs points d’orgue émotionnel. Un climat doux-amer conclut l’ouvrage, achevant de nous convaincre de l’intérêt de défendre ce compositeur trop restreint à ses seules musiques de film.
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