Ruzan Mantashyan et Juan Diego Flórez |
Parmi les événements les plus attendus de cette édition 2019 du Festival
de Peralada, le récital de Juan Diego Flórez (né en 1973) a logiquement
rassemblé un public venu en nombre: aux côtés de la star péruvienne, la
jeune soprano arménienne Ruzan Mantashyan (née en 1990) joue le jeu un
rien ostentatoire de baisers langoureux d’opérette, d’autant plus
étonnant que Flórez est marié avec l’ancienne chanteuse australienne
Julia Trappe. Que l’on soit ou non dupe de cette comédie, on pourra
noter que le couple n’est pas vraiment assorti au niveau vocal, tant le
Péruvien fait valoir sa petite voix au service de phrasés ensorcelants,
en une grâce jamais prise en défaut, tandis que l’Arménienne joue
davantage sur la beauté du timbre et l’impact physique – même si
quelques sauts de registre dans l’aigu apparaissent mal négociés. On
retrouve chez Flórez une propension à rester au plus près du sens,
donnant une vérité dramatique à chacune de ses interventions, là où
Mantashyan a de gros progrès à faire en ce domaine – son air des bijoux,
bien exécuté techniquement, s’avère ainsi d’une platitude rare. C’est
d’autant plus surprenant que la soprano a déjà chanté le rôle de
Marguerite à plusieurs reprises, dont l’an passé à Genève.
On pourra être aussi quelque peu dubitatif quant au choix des airs et duos, tournés vers un répertoire qui demande un éclat vocal que Flórez a du mal à atteindre, du fait de son manque de puissance. On aurait préféré l’entendre dans les opéras français ou italiens du début du XIXe siècle, là où son style raffiné fait merveille. Pour autant, les interprètes reçoivent suffisamment d’applaudissements pour se produire dans un ultime duo dédié à Puccini, avant que Flórez ne nous gratifie de ses bis habituels, de Granada d’Agustin Lara à ses petites pièces solos pour guitare et voix. Le public exulte, tandis que l’imperturbable Orchestre symphonique de Vallès (petite ville de la banlieue de Barcelone) ne peut que constater cette prise en otage, sous le regard compatissant de son chef Guillermo García Calvo. Pendant toute la soirée, ce dernier aura logiquement montré sa soumission aux deux artistes, en ralentissant ses tempi et en demandant manifestement à sa formation de ne pas couvrir les chanteurs. Quoi qu’il en soit, autant par le choix d’un programme original que par sa direction vive et souple, le chef espagnol, ancien assistant d’Iván Fischer, aura montré sa capacité à donner le meilleur de l’orchestre catalan.
On pourra être aussi quelque peu dubitatif quant au choix des airs et duos, tournés vers un répertoire qui demande un éclat vocal que Flórez a du mal à atteindre, du fait de son manque de puissance. On aurait préféré l’entendre dans les opéras français ou italiens du début du XIXe siècle, là où son style raffiné fait merveille. Pour autant, les interprètes reçoivent suffisamment d’applaudissements pour se produire dans un ultime duo dédié à Puccini, avant que Flórez ne nous gratifie de ses bis habituels, de Granada d’Agustin Lara à ses petites pièces solos pour guitare et voix. Le public exulte, tandis que l’imperturbable Orchestre symphonique de Vallès (petite ville de la banlieue de Barcelone) ne peut que constater cette prise en otage, sous le regard compatissant de son chef Guillermo García Calvo. Pendant toute la soirée, ce dernier aura logiquement montré sa soumission aux deux artistes, en ralentissant ses tempi et en demandant manifestement à sa formation de ne pas couvrir les chanteurs. Quoi qu’il en soit, autant par le choix d’un programme original que par sa direction vive et souple, le chef espagnol, ancien assistant d’Iván Fischer, aura montré sa capacité à donner le meilleur de l’orchestre catalan.
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