Núria Rial et Juan Sancho |
Comme chaque année, l’Eglise du Carme de Peralada accueille plusieurs
concerts et récitals du festival, donnant l’occasion d’admirer cette
église gothique rénovée au XIXe siècle, et tout particulièrement son
splendide plafond en bois polychrome. C’est probablement ce matériau,
tout comme la faible largeur de la nef (et sa quinzaine de sièges par
rangée), qui expliquent pourquoi l’acoustique des lieux est étonnamment
peu réverbérée pour un édifice religieux ancien. Dès lors, on comprend
aisément pourquoi le festival ne se contente pas des récitals
voix/piano, à l’instar de notre dernière venue en 2017 (voir ici et ici) et ose, comme c’est le cas avec ce concert, accueillir une formation symphonique assez fournie.
Parmi sa programmation éclectique, le Festival de Peralada n’oublie pas, à chaque édition, de donner une place à la musique baroque, ce qui explique l’invitation de la Capella Cracoviensis – un ensemble polonais acclamé lors des enregistrements réalisés pour Decca, Adriano in Siria de Pergolèse en 2016, puis Germanico in Germania de Porpora en 2018, à chaque fois avec des grands noms tels que Franco Fagioli ou Max Emmanuel Cencic. On retrouve le ténor Juan Sancho, déjà présent dans le disque Porpora, en soliste de ce concert catalan, accompagné d’une autre spécialiste du baroque en la personne de Núria Rial. L’un et l’autre rivalisent d’attention pour donner au public l’impression d’une complicité amoureuse, à même de justifier le titre un peu racoleur du concert, «Human love, love divine». Pour autant, ce programme entièrement dédié à Haendel apparaît très bien cohérent dans sa construction, en élevant peu à peu les difficultés vocales et en alternant airs et duos avec de courtes pièces symphoniques. On est surtout agréablement surpris par la variété des pièces choisies, chantées en italien ou anglais, qui donnent un vaste aperçu de la production du maître germano-anglais.
Si Juan Sancho se montre un rien timide au début, ce qui traduit par une bouche étonnamment peu ouverte lors de ses interventions, il fait rapidement valoir son timbre agréable et la noblesse de ses phrasés. On pourra évidemment noter, ici et là, une émission étroite dans l’aigu, un rien nasal, mais ce n’est là qu’un détail, tant le ténor sait toujours séduire par son élégance, au service du texte. Núria Rial ne lui cède en rien au niveau de la grâce, même si la prononciation est parfois moins précise que celle de son partenaire. Elle l’emporte toutefois dans la vaillance et la puissance, autour d’un aigu rayonnant de souplesse.
On met davantage de temps à s’habituer au geste apaisé de Jan Tomasz Adamus, qui opte pour une respiration surprenante dans ce répertoire, avec des attaques douces et des angles volontairement polis. On est à l’opposé de la conception plus franche et virtuose d’un Jacobs, afin de privilégier, à l’inverse, un legato souverain et un accompagnement doucereux. Les passages rapides s’animent un peu plus, mais sans jamais forcer l’archet aux cordes ou se distinguer trop individuellement dans les vents. Très applaudie à l’instar des solistes, la formation polonaise reprend en bis l’un des plus beaux duos de la partition, celui de l’Allegro, il Penseroso ed il Moderato divinement accompagné par le basson et le hautbois.
Parmi sa programmation éclectique, le Festival de Peralada n’oublie pas, à chaque édition, de donner une place à la musique baroque, ce qui explique l’invitation de la Capella Cracoviensis – un ensemble polonais acclamé lors des enregistrements réalisés pour Decca, Adriano in Siria de Pergolèse en 2016, puis Germanico in Germania de Porpora en 2018, à chaque fois avec des grands noms tels que Franco Fagioli ou Max Emmanuel Cencic. On retrouve le ténor Juan Sancho, déjà présent dans le disque Porpora, en soliste de ce concert catalan, accompagné d’une autre spécialiste du baroque en la personne de Núria Rial. L’un et l’autre rivalisent d’attention pour donner au public l’impression d’une complicité amoureuse, à même de justifier le titre un peu racoleur du concert, «Human love, love divine». Pour autant, ce programme entièrement dédié à Haendel apparaît très bien cohérent dans sa construction, en élevant peu à peu les difficultés vocales et en alternant airs et duos avec de courtes pièces symphoniques. On est surtout agréablement surpris par la variété des pièces choisies, chantées en italien ou anglais, qui donnent un vaste aperçu de la production du maître germano-anglais.
Si Juan Sancho se montre un rien timide au début, ce qui traduit par une bouche étonnamment peu ouverte lors de ses interventions, il fait rapidement valoir son timbre agréable et la noblesse de ses phrasés. On pourra évidemment noter, ici et là, une émission étroite dans l’aigu, un rien nasal, mais ce n’est là qu’un détail, tant le ténor sait toujours séduire par son élégance, au service du texte. Núria Rial ne lui cède en rien au niveau de la grâce, même si la prononciation est parfois moins précise que celle de son partenaire. Elle l’emporte toutefois dans la vaillance et la puissance, autour d’un aigu rayonnant de souplesse.
On met davantage de temps à s’habituer au geste apaisé de Jan Tomasz Adamus, qui opte pour une respiration surprenante dans ce répertoire, avec des attaques douces et des angles volontairement polis. On est à l’opposé de la conception plus franche et virtuose d’un Jacobs, afin de privilégier, à l’inverse, un legato souverain et un accompagnement doucereux. Les passages rapides s’animent un peu plus, mais sans jamais forcer l’archet aux cordes ou se distinguer trop individuellement dans les vents. Très applaudie à l’instar des solistes, la formation polonaise reprend en bis l’un des plus beaux duos de la partition, celui de l’Allegro, il Penseroso ed il Moderato divinement accompagné par le basson et le hautbois.
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