Donné dans le cadre du Festival d’Ambronay (Ain), le présent concert est
le prélude à une tournée internationale qui va mener William Christie
au Luxembourg, puis au Japon. Compte tenu de la qualité des solistes
réunis, le concert lyonnais a logiquement attiré une foule venue en
nombre dans le vaste auditorium aux plus de 2000 fauteuils, à
l’acoustique redoutable. On note ainsi dès les premières mesures une
sensation d’éloignement au premier rang du premier balcon, nous
rappelant combien l’auditorium sied davantage aux grandes formations
symphoniques et aux solistes à la projection puissante. Cette impression
est accentuée par la lecture très nuancée de Christie, qui cherche
davantage à décortiquer la partition et apporter des couleurs
inattendues (notamment dans les passages lents, les plus réussis) qu’à
opposer les différents climats, autour d’attaques doucereuses et
élégantes. On gagne en subtilité ce que l’on perd en contraste,
notamment dans les passages verticaux insuffisamment nerveux. Quoiqu’il
en soit, on s’habitue peu à peu à la sensibilité du chef
franco-américain qui sait nous emporter sur la durée, tout
particulièrement après l’entracte, lorsque la musique gagne en
caractère. Le chœur, de bonne qualité, surtout au niveau des soprani,
montre une belle précision, mais trop policée pour convaincre
entièrement: on est surtout déçu par les fugues qui manquent du punch et
de l’électricité attendus.
Les solistes font ce qu’ils peuvent pour aller chercher le public: à ce jeu-là, c’est le contre-ténor Tim Mead qui tire son épingle du jeu. Superbe d’investissement dramatique, le Britannique fait valoir une émission veloutée et des phrasés d’une grande intelligence, toujours aussi service du texte. Ses partenaires ne sont pas en reste au niveau interprétatif, mais manquent de l’impact vocal nécessaire ici. Padraic Rowan n’est pas loin de cet objectif par son timbre grave séduisant, admirable de caractère. A ses côtés, James Way montre quelques limites dans sa prestation qui manque d’éclat, bien loin des promesses entendues cet été à Beaune, il est vrai dans un rôle plus léger. Emmanuelle de Negri souffre des mêmes difficultés et a bien du mal à faire passer toute la sensibilité et la grâce habituellement exprimées. Katherine Watson montre davantage d’agilité vocale, mais reste souvent trop propre dans ses interventions, à l’image du concert – plaisant mais dispensable.
Les solistes font ce qu’ils peuvent pour aller chercher le public: à ce jeu-là, c’est le contre-ténor Tim Mead qui tire son épingle du jeu. Superbe d’investissement dramatique, le Britannique fait valoir une émission veloutée et des phrasés d’une grande intelligence, toujours aussi service du texte. Ses partenaires ne sont pas en reste au niveau interprétatif, mais manquent de l’impact vocal nécessaire ici. Padraic Rowan n’est pas loin de cet objectif par son timbre grave séduisant, admirable de caractère. A ses côtés, James Way montre quelques limites dans sa prestation qui manque d’éclat, bien loin des promesses entendues cet été à Beaune, il est vrai dans un rôle plus léger. Emmanuelle de Negri souffre des mêmes difficultés et a bien du mal à faire passer toute la sensibilité et la grâce habituellement exprimées. Katherine Watson montre davantage d’agilité vocale, mais reste souvent trop propre dans ses interventions, à l’image du concert – plaisant mais dispensable.
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