On connaît l’histoire: à l’issue d’un concours lancé en 1856 par Jacques
Offenbach, les jeunes Gorges Bizet (1838-1875) et Charles Lecocq
(1832-1918) allaient tous deux s’illustrer l’année suivante, sur un même
livret, en remportant la compétition ex aequo. Quel plus bel hommage pour Lecocq, dont on ne se souvient plus aujourd’hui que de son succès La Fille de Madame Angot
(1873), et ce malgré la cinquantaine d’autres ouvrages composés, de
figurer aux côtés de l’illustre Bizet! Si l’on peut encore voir se
monter la partition de ce dernier (notamment à Avignon en 2012, ce qui a
donné lieu à l’édition d’un disque paru chez Timpani), celle de
Lecocq est tombée dans l’oubli, malgré son ivresse rythmique, délicieuse
et pétillante. Grâce soit donc rendue au Palazzetto Bru Zane de nous la
restituer dans sa version piano-chant, avec une troupe de bonne qualité
au niveau vocal.
A l’instar du spectacle précédent monté à Marigny par les équipes du Palazzetto en mai dernier, on regrettera surtout une direction d’acteur qui manque de finesse, préférant le tapage omniprésent à la nuance. On aimerait que le Palazzetto face davantage confiance à ces petits bijoux de finesse qui rendent hommage à Goldoni, dans la lignée de toute une série d’ouvrages au siècle précédent (voir notamment Lo speziale de Haydn, donné notamment en 2012 aux Athévains). Deux scènes sont particulièrement à chérir: celle de l’introduction du faux valet Silvio au sein de la famille, dont le charme ambigu le rapproche du séducteur du film Théorème de Pasolini, et plus encore la fameuse scène de l’omelette, au texte irrésistible de drôlerie allusive. Las, la mise en scène de Pierre Lebon ne joue guère sur ces ambivalences et préfère se moquer du peu d’épaisseur psychologique en présence, en grimant ses interprètes en personnages de cirque, surmaquillés et tout de rouge vêtus. Peut-être que les représentations scolaires prévues les 12 et 13 décembre prochain expliquent ces choix trop réducteurs.
Quoi qu’il en soit, ces défauts sont accentués par le décor, certes superbe, mais beaucoup trop envahissant au milieu de la petite scène de Marigny, où les interprètes paraissent constamment à l’étroit. Si l’idée des multiples trappes est séduisante, elle ne peut être correctement exploitée dans un espace aussi réduit, tandis que les déplacements nombreux occasionnent de nombreux bruits parasites. Ces imperfections seront certainement gommées lors des représentations prévues à Saint-Etienne et Tours, avec des scènes plus vastes.
Les interprètes du spectacle se montrent heureusement à la hauteur, sans pour autant briller. Ainsi du solide Laurent Deleuil (le Podestat), qui doit encore gagner en potentiel comique, ou de la truculente Lara Neumann (Véronique), à la gouaille tapageuse. C’est toutefois Makeda Monnet qui sait trouver le ton juste entre farce et sensibilité, afin de donner davantage d’intérêt à son rôle de Laurette. David Ghilardi (Silvio) a pour lui l’abattage et l’aplomb comique, mais ne peut faire oublier qu’il n’a en rien le physique du bellâtre ou le timbre du séducteur. Enfin, Martin Surot montre beaucoup de délicatesse et de toucher félin au piano, oubliant toutefois que la partition requiert davantage de caractère en maints endroits. Dommage.
A l’instar du spectacle précédent monté à Marigny par les équipes du Palazzetto en mai dernier, on regrettera surtout une direction d’acteur qui manque de finesse, préférant le tapage omniprésent à la nuance. On aimerait que le Palazzetto face davantage confiance à ces petits bijoux de finesse qui rendent hommage à Goldoni, dans la lignée de toute une série d’ouvrages au siècle précédent (voir notamment Lo speziale de Haydn, donné notamment en 2012 aux Athévains). Deux scènes sont particulièrement à chérir: celle de l’introduction du faux valet Silvio au sein de la famille, dont le charme ambigu le rapproche du séducteur du film Théorème de Pasolini, et plus encore la fameuse scène de l’omelette, au texte irrésistible de drôlerie allusive. Las, la mise en scène de Pierre Lebon ne joue guère sur ces ambivalences et préfère se moquer du peu d’épaisseur psychologique en présence, en grimant ses interprètes en personnages de cirque, surmaquillés et tout de rouge vêtus. Peut-être que les représentations scolaires prévues les 12 et 13 décembre prochain expliquent ces choix trop réducteurs.
Quoi qu’il en soit, ces défauts sont accentués par le décor, certes superbe, mais beaucoup trop envahissant au milieu de la petite scène de Marigny, où les interprètes paraissent constamment à l’étroit. Si l’idée des multiples trappes est séduisante, elle ne peut être correctement exploitée dans un espace aussi réduit, tandis que les déplacements nombreux occasionnent de nombreux bruits parasites. Ces imperfections seront certainement gommées lors des représentations prévues à Saint-Etienne et Tours, avec des scènes plus vastes.
Les interprètes du spectacle se montrent heureusement à la hauteur, sans pour autant briller. Ainsi du solide Laurent Deleuil (le Podestat), qui doit encore gagner en potentiel comique, ou de la truculente Lara Neumann (Véronique), à la gouaille tapageuse. C’est toutefois Makeda Monnet qui sait trouver le ton juste entre farce et sensibilité, afin de donner davantage d’intérêt à son rôle de Laurette. David Ghilardi (Silvio) a pour lui l’abattage et l’aplomb comique, mais ne peut faire oublier qu’il n’a en rien le physique du bellâtre ou le timbre du séducteur. Enfin, Martin Surot montre beaucoup de délicatesse et de toucher félin au piano, oubliant toutefois que la partition requiert davantage de caractère en maints endroits. Dommage.
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