Yannick Nézet-Séguin |
Si l’on doit à l’orgue la réunion de ces deux œuvres composées à
cinquante-deux ans d’intervalle, force est de constater qu’elles
partagent une égale hauteur d’inspiration. Nettement moins connu que la
dernière symphonie de Saint-Saëns, le Concerto pour orgue de
Poulenc est constitué d’un vaste mouvement continu d’une vingtaine de
minutes, que l’on peut décomposer en sept courtes parties. Ici, le geste
lyrique de Yannick Nézet-Séguin rapproche Poulenc de Ravel en
privilégiant une lecture chambriste, autour d’une respiration équilibrée
et lumineuse. Les atmosphères sombres du concerto sont gommées pour une
vivacité rythmique du meilleur effet, tandis que James O’Donnell offre
une lecture souple et allante à l’orgue – se situant dans la même
optique que le jeune chef québécois.
Cet allant se retrouve plus encore dès les premières mesures de la Troisième Symphonie de Saint-Saëns, assise sur une superbe transparence des cordes, évitant tout vibrato, tandis que le rebond rythmique des bois s’avère particulièrement saisissant. Si l’allégement orchestral est perceptible, cela n’empêche en rien d’offrir à cette lecture une graduation dramatique excitante, bien nuancée par des passages plus mystérieux où Nézet-Séguin montre une subtilité remarquable, d’une étonnante douceur dans l’étreinte progressive. On pourra noter aussi une propension à jouer avec les tempos, ralentissant le Poco adagio pour mieux accélérer ensuite lors de l’Allegro moderato. Autre surprise avec le vif tempo un rien trop martial de la dernière partie, qui donne un caractère autoritaire à ce mouvement, loin de l’hédonisme de Bernstein dans la même œuvre. Mais ce ne sont là que d’infimes réserves tant le propos général se montre convaincant, il est vrai parfaitement soutenu par un orchestre merveilleux de couleurs, très à l’aise dans cette partition. Rien de surprenant quand on se rappelle que cette œuvre a été commandée par la Royal Philharmonic Society, avant sa création à Londres en 1886. Un retour aux sources vivifiant!
Cet allant se retrouve plus encore dès les premières mesures de la Troisième Symphonie de Saint-Saëns, assise sur une superbe transparence des cordes, évitant tout vibrato, tandis que le rebond rythmique des bois s’avère particulièrement saisissant. Si l’allégement orchestral est perceptible, cela n’empêche en rien d’offrir à cette lecture une graduation dramatique excitante, bien nuancée par des passages plus mystérieux où Nézet-Séguin montre une subtilité remarquable, d’une étonnante douceur dans l’étreinte progressive. On pourra noter aussi une propension à jouer avec les tempos, ralentissant le Poco adagio pour mieux accélérer ensuite lors de l’Allegro moderato. Autre surprise avec le vif tempo un rien trop martial de la dernière partie, qui donne un caractère autoritaire à ce mouvement, loin de l’hédonisme de Bernstein dans la même œuvre. Mais ce ne sont là que d’infimes réserves tant le propos général se montre convaincant, il est vrai parfaitement soutenu par un orchestre merveilleux de couleurs, très à l’aise dans cette partition. Rien de surprenant quand on se rappelle que cette œuvre a été commandée par la Royal Philharmonic Society, avant sa création à Londres en 1886. Un retour aux sources vivifiant!
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