Déjà plusieurs fois éditée en DVD, cette production captée à Zurich en 1999 est désormais disponible sur support Blu-ray.
Une réédition bienvenue, tant les décors de Maurice Sendak avaient
marqué les esprits à la création de ce spectacle à l’Opéra de Houston en
1997, avant sa reprise un peu partout aux Etats-Unis et en Europe. Le
célèbre illustrateur pour la jeunesse, bien connu pour son album Max et les Maximonstres (Where the wild things are)
adapté au cinéma, imagine un décor aux abondants détails centrés sur
l’univers de l’enfance. Tous les éléments de la scène, des décors aux
objets, représentent une réalité déformée par un dessin farfelu et
grotesque, poétique dans ses disproportions même. On retrouve ainsi une
immense effigie de la sorcière naviguant en fond de scène dès
l’Ouverture, sorte d’animation rudimentaire qui fleure bon l’hommage aux
imageries simples de l’enfance. Cette vision classique au charme
volontiers désuet, assumant le premier degré, respecte l’œuvre originale
sans chercher à exploiter les sous-entendus psychanalytiques propres au
conte. Elle instaure aussi quelques modifications, telle la présence au
premier acte du chœur d’enfants qui chante avec les deux héros à la
toute fin de la scène initiale. On notera aussi l’ajout de deux danseurs
en collants noirs entourant les enfants comme deux mauvais génies, aux
déplacements inquiétants dans leur maniérisme quasi animal. Ils
apparaissent dès le récit de la légende de la sorcière au premier acte,
pour la seconder ensuite dans ses basses œuvres.
On retrouve dès l’Ouverture le visage poupin de l’Autrichien Franz Welser-Möst, alors fraîchement nommé chef principal de l’Opéra de Zurich – un poste qu’il occupera de 1995 à 2008. Sa direction très symphonique exalte d’emblée les couleurs, les ruptures et les effets. L’orchestre constitue une voix à part entière, où la mélodie principale semble mise sur le même plan que les mélodies secondaires. Une direction très cursive, excitante par sa virtuosité pure mais décevante sur l’aspect théâtral qui ne semble pas intéresser le chef. Il est vrai que la prise de son assez réverbérée avantage la fosse au détriment des voix. Et c’est pourtant bien là que cette soirée convainc pleinement. Grâce à Liliana Nikiteanu et Malin Hartelius, deux superbes rôles-titres illuminent le plateau de leur voix puissantes parfaitement placées et idéales de diction, tandis que la mère interprétée par Gabriele Lechner impose son timbre au caractère marquant, également portée par une intense projection. Relative déception en revanche avec le père d’Alfred Muff au timbre terne un peu usé, tout comme le souffle court de la sorcière de Volker Vogel – des défaillances vocales heureusement compensées par une belle composition. On regrettera également un chœur d’enfants un peu indolent, particulièrement dans le chœur final toujours très attendu. Rien à dire en revanche sur les courts rôles, parfaitement maîtrisés, du Marchand de sable et de la Fée de la rosée.
En fin de compte, une version très recommandable pour les tenants d’une mise en scène classique au parfum nostalgique, portée par des Hansel et Gretel d’exception.
On retrouve dès l’Ouverture le visage poupin de l’Autrichien Franz Welser-Möst, alors fraîchement nommé chef principal de l’Opéra de Zurich – un poste qu’il occupera de 1995 à 2008. Sa direction très symphonique exalte d’emblée les couleurs, les ruptures et les effets. L’orchestre constitue une voix à part entière, où la mélodie principale semble mise sur le même plan que les mélodies secondaires. Une direction très cursive, excitante par sa virtuosité pure mais décevante sur l’aspect théâtral qui ne semble pas intéresser le chef. Il est vrai que la prise de son assez réverbérée avantage la fosse au détriment des voix. Et c’est pourtant bien là que cette soirée convainc pleinement. Grâce à Liliana Nikiteanu et Malin Hartelius, deux superbes rôles-titres illuminent le plateau de leur voix puissantes parfaitement placées et idéales de diction, tandis que la mère interprétée par Gabriele Lechner impose son timbre au caractère marquant, également portée par une intense projection. Relative déception en revanche avec le père d’Alfred Muff au timbre terne un peu usé, tout comme le souffle court de la sorcière de Volker Vogel – des défaillances vocales heureusement compensées par une belle composition. On regrettera également un chœur d’enfants un peu indolent, particulièrement dans le chœur final toujours très attendu. Rien à dire en revanche sur les courts rôles, parfaitement maîtrisés, du Marchand de sable et de la Fée de la rosée.
En fin de compte, une version très recommandable pour les tenants d’une mise en scène classique au parfum nostalgique, portée par des Hansel et Gretel d’exception.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire