C’est à une véritable fête des sens que nous convie le très beau coffret édité par Chandos
regroupant les quatre disques consacrés à la musique orchestrale de
Johan Halvorsen (1864-1935) et parus séparément entre 2010 et 2012. A
l’intérieur, on y retrouve les quatre notices originelles, toutes
richement documentées autour des nombreuses œuvres enregistrées.
Violoniste virtuose puis chef d’orchestre particulièrement reconnu en
son temps, Halvorsen a longtemps dirigé la formation que nous appelons
aujourd’hui l’Orchestre philharmonique de Bergen, avant de prendre les
rênes en 1919 du tout nouvel Orchestre philharmonique d’Oslo, bien avant
les Mariss Jansons, André Previn ou Vasily Petrenko.
Accaparé par son métier, Halvorsen écrivit de nombreuses musiques de scène pour les théâtres de Bergen et Oslo et perfectionna ses qualités d’orchestrateur virtuose, lui valant ainsi le surnom de «Rimski-Korsakov norvégien». Cette influence se perçoit indubitablement dans la brillante Scène de danse tirée de La Reine Tamara, qui rappelle l’orientalisme de la Shéhérazade du compositeur russe. Parmi les musiques de scène composées entre 1905 et 1922, on retrouve par deux fois le nom du dramaturge national Ludvig Holberg (1684-1754), tout d’abord avec la savoureuse Suite ancienne, au néoclassicisme proche du Prokofiev de la Première Symphonie, dont la Sarabande fait aussi penser à Elgar. Puis Mascarade, une œuvre festive et dansante où Halvorsen laisse éclater toute son irrésistible énergie rythmique. De la même hauteur d’inspiration, tout aussi raffiné et élégant, le drame Fossegrimen est un immense succès à sa création – aujourd’hui prisé pour l’utilisation du pittoresque violon Hardanger, l’instrument national norvégien. On est moins convaincu en revanche par les Scènes de contes merveilleux norvégiens, que Halvorsen fit pourtant éditer à ses frais en 1933.
Le coffret fait aussi la part belle à de nombreuses œuvres symphoniques composées de 1919 à 1929 pour quinze instruments, Halvorsen étant alors obligé de licencier le reste de son orchestre. Si les suites Mascarade et Scènes de contes merveilleux norvégiens appartiennent à cette période, les rhapsodies, ainsi que Cygnes noirs et Bergensiana en font également partie. Un Halvorsen plus intimiste, souvent inspiré par le recueil de mélodies traditionnelles de l’ouest de la Norvège, est ici dévoilé. Son infatigable curiosité l’a aussi poussé vers la transcription, adaptant en premier lieu des œuvres de son illustre aîné et contemporain Grieg – La Procession nuptiale norvégienne en témoigne ici. Mais c’est bien entendu avec son instrument de prédilection qu’Halvorsen maintient aujourd’hui encore son nom dans les programmes des salles de concert, avec la célèbre adaptation de la Passacaille de la Suite pour clavecin n° 7 en sol mineur (HWV 432) de Haendel. Composée en 1897, cette œuvre au répertoire de tous les grands violonistes ne doit pas faire négliger les autres charmantes pièces pour violon et orchestre, dont les danses norvégiennes et l’Andante religioso.
Particulièrement exigeant envers lui-même (insatisfait, il fit ainsi disparaitre la partition de son unique Concerto pour violon, créé en 1909), Halvorsen n’osa aborder le genre prestigieux de la symphonie qu’à la toute fin de sa carrière. On perçoit à nouveau le style néoclassique du compositeur, mâtiné des influences de Tchaïkovski et Dvorák, toujours élégant et d’un intense éclat orchestral. L’Orchestre philharmonique de Bergen se montre de bout en bout superbe sous la baguette d’un Neeme Järvi inspiré, tour à tour flamboyant et émouvant, pour mieux nous surprendre dans les subtils passages dansants. Assurément une direction contrastée d’une vive intelligence, qui donne ses lettres de noblesse à ce compositeur sous-estimé, délibérément «passéiste», sans doute moins innovant que Sibelius, mais digne successeur de Grieg dans son lyrisme généreux et communicatif. Assurément un des plus beaux coffrets à offrir pour lutter contre la grisaille hivernale!
Accaparé par son métier, Halvorsen écrivit de nombreuses musiques de scène pour les théâtres de Bergen et Oslo et perfectionna ses qualités d’orchestrateur virtuose, lui valant ainsi le surnom de «Rimski-Korsakov norvégien». Cette influence se perçoit indubitablement dans la brillante Scène de danse tirée de La Reine Tamara, qui rappelle l’orientalisme de la Shéhérazade du compositeur russe. Parmi les musiques de scène composées entre 1905 et 1922, on retrouve par deux fois le nom du dramaturge national Ludvig Holberg (1684-1754), tout d’abord avec la savoureuse Suite ancienne, au néoclassicisme proche du Prokofiev de la Première Symphonie, dont la Sarabande fait aussi penser à Elgar. Puis Mascarade, une œuvre festive et dansante où Halvorsen laisse éclater toute son irrésistible énergie rythmique. De la même hauteur d’inspiration, tout aussi raffiné et élégant, le drame Fossegrimen est un immense succès à sa création – aujourd’hui prisé pour l’utilisation du pittoresque violon Hardanger, l’instrument national norvégien. On est moins convaincu en revanche par les Scènes de contes merveilleux norvégiens, que Halvorsen fit pourtant éditer à ses frais en 1933.
Le coffret fait aussi la part belle à de nombreuses œuvres symphoniques composées de 1919 à 1929 pour quinze instruments, Halvorsen étant alors obligé de licencier le reste de son orchestre. Si les suites Mascarade et Scènes de contes merveilleux norvégiens appartiennent à cette période, les rhapsodies, ainsi que Cygnes noirs et Bergensiana en font également partie. Un Halvorsen plus intimiste, souvent inspiré par le recueil de mélodies traditionnelles de l’ouest de la Norvège, est ici dévoilé. Son infatigable curiosité l’a aussi poussé vers la transcription, adaptant en premier lieu des œuvres de son illustre aîné et contemporain Grieg – La Procession nuptiale norvégienne en témoigne ici. Mais c’est bien entendu avec son instrument de prédilection qu’Halvorsen maintient aujourd’hui encore son nom dans les programmes des salles de concert, avec la célèbre adaptation de la Passacaille de la Suite pour clavecin n° 7 en sol mineur (HWV 432) de Haendel. Composée en 1897, cette œuvre au répertoire de tous les grands violonistes ne doit pas faire négliger les autres charmantes pièces pour violon et orchestre, dont les danses norvégiennes et l’Andante religioso.
Particulièrement exigeant envers lui-même (insatisfait, il fit ainsi disparaitre la partition de son unique Concerto pour violon, créé en 1909), Halvorsen n’osa aborder le genre prestigieux de la symphonie qu’à la toute fin de sa carrière. On perçoit à nouveau le style néoclassique du compositeur, mâtiné des influences de Tchaïkovski et Dvorák, toujours élégant et d’un intense éclat orchestral. L’Orchestre philharmonique de Bergen se montre de bout en bout superbe sous la baguette d’un Neeme Järvi inspiré, tour à tour flamboyant et émouvant, pour mieux nous surprendre dans les subtils passages dansants. Assurément une direction contrastée d’une vive intelligence, qui donne ses lettres de noblesse à ce compositeur sous-estimé, délibérément «passéiste», sans doute moins innovant que Sibelius, mais digne successeur de Grieg dans son lyrisme généreux et communicatif. Assurément un des plus beaux coffrets à offrir pour lutter contre la grisaille hivernale!
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