Comme chaque année depuis sa création en 2000, la compagnie Les Brigands
profite des fêtes de fin d’année pour défendre le répertoire de
l’opérette avec un talent et une énergie sans pareil. En 2015 et 2016,
une vaste tournée à travers toute la France nous avait fait redécouvrir
le délicieux Au temps des croisades
dans la mise en scène de Pierre-André Weitz – complice inséparable
d’Olivier Py. En cette fin d’année, la compagnie propose pas moins de
deux spectacles avec des interprètes différents, tout d’abord Un soir de réveillon,
une méconnue «opérette swing» de Raoul Moretti (1893-1954) aux
influences jazzy typiques de années 1930 (à voir du 6 novembre au 26
décembre au cabaret La Nouvelle Eve), ainsi que l’opérette en un acte Ba-Ta-Clan, créée au Centre des Bords de Marne au Perreux l’an passé.
Actuellement en tournée, Ba-Ta-Clan fait halte à Reims pour deux soirées en cette fin novembre. Il s’agit là du tout premier succès du compositeur en 1855, lors d’une période d’apprentissage féconde: Offenbach rivalise alors avec de nombreux concurrents dans des petites salles parisiennes qui accueillent des opérettes en un acte avec trois ou quatre chanteurs au maximum. Trois ans seulement avant son premier grand ouvrage, Orphée aux enfers (1858), la «chinoiserie musicale» Ba-Ta-Clan obtient un triomphe populaire qui lui vaudra de donner son nom, en 1864, à la salle de spectacle Le Grand Café Chinois-Théâtre Ba-ta-clan (aujourd’hui Bataclan). D’une durée de 45 minutes environ, cette opérette irrésistible raconte, sur fond d’humour absurde, les péripéties improbables de Français grimés en Chinois dans l’empire du Milieu. Offenbach et son librettiste Ludovic Halévy s’en donnent à cœur joie pour rivaliser de jeux de mot et de facéties sur les onomatopées (les prénoms des personnages par exemple), ouvrant la voie à d’autres succès lyriques sur le même thème – Le Mikado (1885) de Gilbert et Sullivan notamment.
Autour d’une mise en scène juste et sobre, tout autant que des costumes splendides, les quatre interprètes apportent beaucoup au spectacle, tant par leurs qualités de jeu que leur brio vocal. Le juste équilibre entre l’un et l’autre est parfaitement respecté, ce qui permet d’éviter de tomber dans l’excès et le cabotinage, au détriment du chant, ou à l’inverse de privilégier la muse lyrique pour délaisser les attendus comiques. Au niveau du chant, Enguerrand de Hys (Ké-Ki-Ka-Ko) domine ses partenaires dans sa précision et son engagement de tous les instants. Le jeune ténor, après sa prestation dans La Vie parisienne à Bordeaux à la rentrée, semble se spécialiser dans les rôles légers avec bonheur. Outre un impeccable Olivier Naveau (Ko-Ko-Ri-Ko), Jenny Daviet (Fé-An-Nich-Ton) n’est pas en reste malgré quelques difficultés dans les accélérations et les aigus, tandis qu’Artavazd Sargsyan (Fé-Ni-Han) fait valoir son beau timbre chaud. Ne lui manque qu’une projection un tout petit peu plus affirmée pour convaincre pleinement. On conseillera donc un placement au plus près de la scène pour bénéficier au mieux des saillies comiques et des interventions lyriques de l’ensemble de la troupe.
Enfin, le spectacle a été enrichi des interventions décalées du comédien et illusionniste Rémy Berthier, ce qui permet des pauses inattendues dans le déroulement de l’action, tout autant qu’un spectacle plus conséquent dans sa durée (environ 1h20). De quoi réjouir grands et petits – ces derniers nombreux et manifestement conquis dans la belle salle Art Déco de Reims – à la découverte de ce petit bijou d’humour et de fantaisie, idéal pour les fêtes de fin d’année.
Actuellement en tournée, Ba-Ta-Clan fait halte à Reims pour deux soirées en cette fin novembre. Il s’agit là du tout premier succès du compositeur en 1855, lors d’une période d’apprentissage féconde: Offenbach rivalise alors avec de nombreux concurrents dans des petites salles parisiennes qui accueillent des opérettes en un acte avec trois ou quatre chanteurs au maximum. Trois ans seulement avant son premier grand ouvrage, Orphée aux enfers (1858), la «chinoiserie musicale» Ba-Ta-Clan obtient un triomphe populaire qui lui vaudra de donner son nom, en 1864, à la salle de spectacle Le Grand Café Chinois-Théâtre Ba-ta-clan (aujourd’hui Bataclan). D’une durée de 45 minutes environ, cette opérette irrésistible raconte, sur fond d’humour absurde, les péripéties improbables de Français grimés en Chinois dans l’empire du Milieu. Offenbach et son librettiste Ludovic Halévy s’en donnent à cœur joie pour rivaliser de jeux de mot et de facéties sur les onomatopées (les prénoms des personnages par exemple), ouvrant la voie à d’autres succès lyriques sur le même thème – Le Mikado (1885) de Gilbert et Sullivan notamment.
Autour d’une mise en scène juste et sobre, tout autant que des costumes splendides, les quatre interprètes apportent beaucoup au spectacle, tant par leurs qualités de jeu que leur brio vocal. Le juste équilibre entre l’un et l’autre est parfaitement respecté, ce qui permet d’éviter de tomber dans l’excès et le cabotinage, au détriment du chant, ou à l’inverse de privilégier la muse lyrique pour délaisser les attendus comiques. Au niveau du chant, Enguerrand de Hys (Ké-Ki-Ka-Ko) domine ses partenaires dans sa précision et son engagement de tous les instants. Le jeune ténor, après sa prestation dans La Vie parisienne à Bordeaux à la rentrée, semble se spécialiser dans les rôles légers avec bonheur. Outre un impeccable Olivier Naveau (Ko-Ko-Ri-Ko), Jenny Daviet (Fé-An-Nich-Ton) n’est pas en reste malgré quelques difficultés dans les accélérations et les aigus, tandis qu’Artavazd Sargsyan (Fé-Ni-Han) fait valoir son beau timbre chaud. Ne lui manque qu’une projection un tout petit peu plus affirmée pour convaincre pleinement. On conseillera donc un placement au plus près de la scène pour bénéficier au mieux des saillies comiques et des interventions lyriques de l’ensemble de la troupe.
Enfin, le spectacle a été enrichi des interventions décalées du comédien et illusionniste Rémy Berthier, ce qui permet des pauses inattendues dans le déroulement de l’action, tout autant qu’un spectacle plus conséquent dans sa durée (environ 1h20). De quoi réjouir grands et petits – ces derniers nombreux et manifestement conquis dans la belle salle Art Déco de Reims – à la découverte de ce petit bijou d’humour et de fantaisie, idéal pour les fêtes de fin d’année.
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