Le nom de Christophe Crapez rappelle immédiatement d’excellents
souvenirs aux amateurs de la compagnie Les Brigands, pour laquelle il a
assuré de nombreux rôles de premier plan à travers tout l’Hexagone: on
pourra notamment citer Le Docteur Ox en 2003-2004 et Les Brigands en 2006-2007 d’Offenbach ou encore La Botte secrète de Claude Terrasse en 2011-2013.
Depuis 2013, l’ancien élève de Mady Mesplé a choisi de voler de ses
propres ailes en créant la compagnie Lyric & Co, dont la plupart des
spectacles ont été créés dans le Pas-de-Calais autour d’un répertoire
tourné vers l’opérette mais pas uniquement.
Cette année, la compagnie revient à son répertoire de prédilection en faisant halte pour deux dates au Théâtre de Saint-Omer, communément appelé Le Moulin à Café. La réouverture en début d’année de ce théâtre à l’italienne de poche (364 places!) a été l’un des événements salué bien au-delà de l’Audomarois. Fermé depuis les années 1970, ce théâtre niché dans l’ancienne mairie a enfin pu recevoir les travaux de modernisation que les édiles de la sous-préfecture du Pas-de-Calais ont longtemps dû repousser pour cause de financement incertain. Une attente qui n’a pas été vaine, tant le résultat est à la hauteur des ambitions: cet écrin intimiste construit en 1840 permet en effet une proximité avec les artistes tout à fait remarquable, sans parler de l’acoustique idéale pour la voix et l’orchestre. Rien d’étonnant, dès lors, à constater que la quasi-totalité des spectacles sont complets jusqu’à la fin juin pour cette salle qui vient harmonieusement compléter les autres disponibles dans l’agglomération (notamment le Centre culturel Balavoine à Arques).
Cette année, la compagnie revient à son répertoire de prédilection en faisant halte pour deux dates au Théâtre de Saint-Omer, communément appelé Le Moulin à Café. La réouverture en début d’année de ce théâtre à l’italienne de poche (364 places!) a été l’un des événements salué bien au-delà de l’Audomarois. Fermé depuis les années 1970, ce théâtre niché dans l’ancienne mairie a enfin pu recevoir les travaux de modernisation que les édiles de la sous-préfecture du Pas-de-Calais ont longtemps dû repousser pour cause de financement incertain. Une attente qui n’a pas été vaine, tant le résultat est à la hauteur des ambitions: cet écrin intimiste construit en 1840 permet en effet une proximité avec les artistes tout à fait remarquable, sans parler de l’acoustique idéale pour la voix et l’orchestre. Rien d’étonnant, dès lors, à constater que la quasi-totalité des spectacles sont complets jusqu’à la fin juin pour cette salle qui vient harmonieusement compléter les autres disponibles dans l’agglomération (notamment le Centre culturel Balavoine à Arques).
Yves Vandenbussche, Alfred Bironien et Christophe Crapez |
C’est précisément le cas pour la seconde représentation consacrée à
trois raretés exhumées du vaste répertoire de l’opérette. la compagnie
Lyric & Co a en effet choisi de nous faire découvrir Oyayaye
(1855), «anthropophagie musicale en un acte», l’une des toutes premières
opérettes écrites par Offenbach en 1855 pour le Théâtre des
Folies-Nouvelles, alors dirigé par son concurrent et ami Florimond
Ronger, dit Hervé. Les aventures absurdes et farfelues de Racle-à-mort,
aux prises avec une reine cannibale d’Océanie, permettent à Offenbach de
démontrer sa capacité à écrire des airs endiablés sur des textes tous
aussi inattendus les uns que les autres – au premier rang desquels une
note de la blanchisseuse! Les trois interprètes – tous ténors – se
saisissent avec maestria de ce récit rocambolesque, autour d’une mise en
scène honnête mais qui manque d’idée marquante. Au piano, Nicolas
Ducloux est attentif à l’articulation entre chant et musique, le tout en
des tempi d’une belle vigueur.
C’est précisément ce qui déçoit dans l’ouvrage suivant, Les Deux Augures (1904) de Claude Terrasse, où l’accompagnement plus conséquent avec les forces de l’ensemble Flagogne laisse entendre quelques décalages avec Alfred Bironien et surtout Christophe Crapez. Il est vrai que l’ouvrage, plus moderne, n’épargne pas les musiciens, tandis que les interprètes souffrent de défauts audibles, autant l’élocution trop précipitée de Crapez que les aigus forcés de Bironien. On préfèrera bien davantage le délicieux Faust de Passementier de Hervé, parodie du déjà parodique Petit Faust (1869) du même compositeur. Une double mise en abyme savoureuse où toute l’équipe vocale réunie s’adjoint enfin une voix féminine en la personne de Sevan Manoukian: la soprano avait auparavant assuré le rôle de «Monsieur Loyal» lors des intermèdes, présentant les ouvrages et interprétant plusieurs mélodies. Hormis le tout premier air d’Offenbach raté, entre diction incompréhensible et problèmes de justesse, Sevan Manoukian se reprend ensuite pour faire valoir le velouté de son timbre et une belle aisance scénique. De même, Alfred Bironien se montre plus à l’aise dans la dernière opérette, tandis que la mise en scène colle bien à l’action, plus développée, autour d’une scénographie variée et bien mise en valeur par les éclairages.
C’est précisément ce qui déçoit dans l’ouvrage suivant, Les Deux Augures (1904) de Claude Terrasse, où l’accompagnement plus conséquent avec les forces de l’ensemble Flagogne laisse entendre quelques décalages avec Alfred Bironien et surtout Christophe Crapez. Il est vrai que l’ouvrage, plus moderne, n’épargne pas les musiciens, tandis que les interprètes souffrent de défauts audibles, autant l’élocution trop précipitée de Crapez que les aigus forcés de Bironien. On préfèrera bien davantage le délicieux Faust de Passementier de Hervé, parodie du déjà parodique Petit Faust (1869) du même compositeur. Une double mise en abyme savoureuse où toute l’équipe vocale réunie s’adjoint enfin une voix féminine en la personne de Sevan Manoukian: la soprano avait auparavant assuré le rôle de «Monsieur Loyal» lors des intermèdes, présentant les ouvrages et interprétant plusieurs mélodies. Hormis le tout premier air d’Offenbach raté, entre diction incompréhensible et problèmes de justesse, Sevan Manoukian se reprend ensuite pour faire valoir le velouté de son timbre et une belle aisance scénique. De même, Alfred Bironien se montre plus à l’aise dans la dernière opérette, tandis que la mise en scène colle bien à l’action, plus développée, autour d’une scénographie variée et bien mise en valeur par les éclairages.
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