Raymond Duffaut, inamovible directeur des Chorégies d’Orange depuis
quarante ans, remet sur les planches le très beau projet d’une vaste
coproduction à travers toute la France, déjà lancé en 2008 avec Le Voyage à Reims de Rossini. Place cette fois à un opéra méconnu du compositeur français Henri Sauguet, Les Caprices de Marianne,
produit par quinze maisons d’opéra différentes en lien avec le Centre
français de promotion lyrique (CFPL). Egalement dirigée par Duffaut,
cette structure rassemble les principaux directeurs lyriques de
l’Hexagone, tous séduits par la mission de faire émerger de nouveaux
talents. D’où la mise en place d’une importante série d’auditions en
amont du projet pour sélectionner une double distribution de neuf
chanteurs ainsi qu’une équipe technique à la hauteur de l’événement.
Et c’est là que le bât blesse. Sans doute contraint par les nécessités de la tournée (le décor devant être rapidement démontable), le jeune metteur en scène Oriol Tomas situe l’action dans la galerie Umberto I de Naples en une perspective anamorphosée certes du plus bel effet, mais dont le décor unique s’avère bien ennuyeux dans son statisme seulement varié par quelques éclairages très froids. Laissés à eux-mêmes, les chanteurs font ce qu’ils peuvent pour animer une action déjà très réduite, au moyen d’accessoires et costumes façon années 1950. Cette volonté de sobriété apporte un ennui profond en première partie d’opéra, il est vrai desservi par un livret peu passionnant et un plateau vocal bancal.
Mal construit, l’opéra aligne les airs sombres en son début, qu’éclaire la prestation sans faille du toujours vaillant Tiago Matos dans son petit rôle de chanteur de sérénade. Toujours un régal de retrouver ce membre de l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris. Mais c’est surtout la prestation de Marc Scoffoni qui illumine la soirée: profondeur du timbre, diction parfaite, conviction dramatique, les qualificatifs ne manquent pas. A ses côtés, Cyrille Dubois fait preuve d’une belle déclamation, toujours parfaite de respiration, idéal dans son rôle d’amoureux transi. On regrettera juste à son sujet une idée maladroite de la mise en scène, qui choisit de le faire chanter dans son bain avec sa mère, reprenant en cela l’idée d’Olivier Py, sans pour autant le dénuder. Un bain en caleçon, on a peine à ne pas rire. Un détail, certes, que l’on aurait pu ne pas noter si le plateau vocal avait été pleinement convaincant. Thomas Dear se fait en effet quelque peu couvrir par l’orchestre tout en déployant son beau timbre, mais c’est surtout son absence de présence scénique et de réelle conviction dans la noirceur qui déçoivent. Autre déconvenue avec Aurélie Fargues, incapable de s’adapter à la prosodie si exigeante de Sauguet, forçant les passages du piano vers l’aigu sans aucune souplesse, au détriment de la diction si essentielle dans cet ouvrage.
Déjà donnée à Reims puis Metz en début d’automne avec des chanteurs différents, on retrouvera cette production jusqu’en 2015. Gageons que les défaillances vocales évoquées auront pu être gommées au fil des représentations.
Et c’est là que le bât blesse. Sans doute contraint par les nécessités de la tournée (le décor devant être rapidement démontable), le jeune metteur en scène Oriol Tomas situe l’action dans la galerie Umberto I de Naples en une perspective anamorphosée certes du plus bel effet, mais dont le décor unique s’avère bien ennuyeux dans son statisme seulement varié par quelques éclairages très froids. Laissés à eux-mêmes, les chanteurs font ce qu’ils peuvent pour animer une action déjà très réduite, au moyen d’accessoires et costumes façon années 1950. Cette volonté de sobriété apporte un ennui profond en première partie d’opéra, il est vrai desservi par un livret peu passionnant et un plateau vocal bancal.
Mal construit, l’opéra aligne les airs sombres en son début, qu’éclaire la prestation sans faille du toujours vaillant Tiago Matos dans son petit rôle de chanteur de sérénade. Toujours un régal de retrouver ce membre de l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris. Mais c’est surtout la prestation de Marc Scoffoni qui illumine la soirée: profondeur du timbre, diction parfaite, conviction dramatique, les qualificatifs ne manquent pas. A ses côtés, Cyrille Dubois fait preuve d’une belle déclamation, toujours parfaite de respiration, idéal dans son rôle d’amoureux transi. On regrettera juste à son sujet une idée maladroite de la mise en scène, qui choisit de le faire chanter dans son bain avec sa mère, reprenant en cela l’idée d’Olivier Py, sans pour autant le dénuder. Un bain en caleçon, on a peine à ne pas rire. Un détail, certes, que l’on aurait pu ne pas noter si le plateau vocal avait été pleinement convaincant. Thomas Dear se fait en effet quelque peu couvrir par l’orchestre tout en déployant son beau timbre, mais c’est surtout son absence de présence scénique et de réelle conviction dans la noirceur qui déçoivent. Autre déconvenue avec Aurélie Fargues, incapable de s’adapter à la prosodie si exigeante de Sauguet, forçant les passages du piano vers l’aigu sans aucune souplesse, au détriment de la diction si essentielle dans cet ouvrage.
Déjà donnée à Reims puis Metz en début d’automne avec des chanteurs différents, on retrouvera cette production jusqu’en 2015. Gageons que les défaillances vocales évoquées auront pu être gommées au fil des représentations.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire