lundi 23 mars 2020

« Messe solennelle » d’Hector Berlioz - Hervé Niquet - Disque Alpha


Principalement associé au répertoire baroque qu’il défend avec constance depuis la création du Concert Spirituel en 1987, Hervé Niquet n’en oublie pas de diversifier son intérêt vers le XIXe siècle, comme l’ont montré plusieurs disques très réussis consacrés à Gounod (Le Tribut de Zamora ou Cantates pour le Prix de Rome) et Cherubini (Requiem) notamment. Avec la Messe solennelle de 1824, place au natif de La Côte-Saint-André que l’on retrouve dans ses premiers pas de compositeur, après ses leçons avec Jean-François Lesueur (1760-1837) l’année précédente. Berlioz y laisse déjà entrevoir son génie, dépassant de loin son aîné par un tempérament et des audaces proches de son modèle Spontini, en avance sur son temps. Avant sa destruction, la Messe sera pillée par Berlioz lui-même afin d’abonder plusieurs compositions ultérieures. Seul un exemplaire retrouvé par hasard en 1991 permettra de prendre connaissance de ce petit bijou, largement diffusé grâce à l’enregistrement réalisé par rien moins que John Eliot Gardiner (Philips, 1994).

Il est heureux de pouvoir bénéficier aujourd’hui d’une nouvelle version, moins dramatique et virtuose que Gardiner, mais aussi moins brutale dans les mouvements verticaux. On y gagne en ferveur et en souplesse, même si la version initiale reste hors de portée du fait de son chœur superlatif. Les forces du Concert Spirituel se montrent toutefois à la hauteur, le tout dans une très belle prise de son avec une légère résonance. De quoi offrir une lecture complémentaire de très belle tenue aux côtés du chef britannique, toujours installé en tête de la discographie. On notera enfin un minutage global différent entre les deux disques, du fait de l’adjonction par Gardiner d’une version révisée du Resurrexit, en fin de programme.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire