Après avoir été créée à Dortmund en 2013, la production des Noces de Figaro
conçue par Mariame Clément est présentée jusqu’au 21 juillet à
Nuremberg, avant les reprises prévues à l’automne sur la scène bavaroise
et l’an prochain dans le bassin de la Ruhr. Sur le Ring
entourant le centre historique de Nuremberg, l’intérieur du superbe
théâtre Art Nouveau a été complètement remodelé dans les années 1930 en
un style néoclassique assez passe-partout – la reconstruction après la
Seconde Guerre mondiale offrant tout le confort moderne désormais
attendu.
D’emblée, la scénographie de Julia Hansen surprend par son plateau dépouillé où de petites saynètes se jouent indépendamment de l’action principale au-devant de la scène. Tour à tour, à la manière d’un plateau tournant, les interprètes se déplacent et concentrent l’attention sur eux, tandis que le spectateur peut imaginer la scène suivante. Ce ballet fascinant se déroule à vue pendant tout le I, Mariame Clément plaçant symboliquement la Comtesse au centre de la scène, seule et éplorée sur son lit. Son tout premier air, en tant que dernier des principaux personnages à intervenir, est ainsi particulièrement théâtralisé. Au deuxième acte, un décor aux murs noirs vient réduire le plateau à la seule chambre de cette femme qui souffre face aux infidélités de son mari. C’est bien cette idée que Clément met au premier plan par une fin d’acte saisissante, lorsque les protagonistes prennent possession du lit nuptial en marchant littéralement dessus. A l’issue de l’opéra, on retient aussi l’image forte du Comte qui va se retrouver placé par ses sujets sur l’immense balançoire au centre de la scène, finalement isolé et vaincu.
Cette mise en scène classique s’avère un régal de bout en bout, tant son sens du détail fait mouche à force de truculence (les sels de la Comtesse, le cornet à parfum du Comte, etc), provoquant de nombreuses fois le rire. Mariame Clément n’en verse pas pour autant dans la pochade et reste toujours au service de l’œuvre, s’appuyant sur un très beau travail visuel entre éclairages aussi variés que subtils, et costumes d’époque magnifiquement ouvragés. Très applaudie à la fin de la représentation, cette production bénéficie aussi d’un bon plateau vocal, parfaitement homogène jusque dans les seconds rôles.
On notera ainsi le parfait remplacement, en toute dernière minute, du petit rôle d’Antonio par Wonyong Kang, jeune membre de la troupe de l’Opernstudio de Nuremberg. A ses côtés, le baryton turc Levent Bakirci convainc pleinement par l’expressivité et la force de caractère qu’il imprime à son rôle d’Almaviva. Le public, sans doute gêné par son timbre un peu terne, lui préfère manifestement Michaela Maria Mayer (Susanna), à la musicalité charmeuse. Dommage qu’elle se fasse parfois couvrir par l’orchestre et se retrouve en difficulté dans les passages virtuoses, particulièrement son premier air. Hrachuhí Bassénz rencontre les mêmes difficultés mais offre à sa Comtesse un timbre corsé du plus bel effet, tandis que Nicolai Karnolsky donne à son Figaro une diction et une projection exemplaires, malheureusement un rien trop uniforme dans l’expression.
Si Guido Johannes Rumstadt a parfois la main lourde dans les passages rapides, imprimant de vifs tempi à ses chanteurs, il sait aussi réserver de beaux passages plus subtils dans l’accalmie, tout en soutenant son orchestre (très beaux pupitres de cuivres) par une attention constante.
D’emblée, la scénographie de Julia Hansen surprend par son plateau dépouillé où de petites saynètes se jouent indépendamment de l’action principale au-devant de la scène. Tour à tour, à la manière d’un plateau tournant, les interprètes se déplacent et concentrent l’attention sur eux, tandis que le spectateur peut imaginer la scène suivante. Ce ballet fascinant se déroule à vue pendant tout le I, Mariame Clément plaçant symboliquement la Comtesse au centre de la scène, seule et éplorée sur son lit. Son tout premier air, en tant que dernier des principaux personnages à intervenir, est ainsi particulièrement théâtralisé. Au deuxième acte, un décor aux murs noirs vient réduire le plateau à la seule chambre de cette femme qui souffre face aux infidélités de son mari. C’est bien cette idée que Clément met au premier plan par une fin d’acte saisissante, lorsque les protagonistes prennent possession du lit nuptial en marchant littéralement dessus. A l’issue de l’opéra, on retient aussi l’image forte du Comte qui va se retrouver placé par ses sujets sur l’immense balançoire au centre de la scène, finalement isolé et vaincu.
Cette mise en scène classique s’avère un régal de bout en bout, tant son sens du détail fait mouche à force de truculence (les sels de la Comtesse, le cornet à parfum du Comte, etc), provoquant de nombreuses fois le rire. Mariame Clément n’en verse pas pour autant dans la pochade et reste toujours au service de l’œuvre, s’appuyant sur un très beau travail visuel entre éclairages aussi variés que subtils, et costumes d’époque magnifiquement ouvragés. Très applaudie à la fin de la représentation, cette production bénéficie aussi d’un bon plateau vocal, parfaitement homogène jusque dans les seconds rôles.
On notera ainsi le parfait remplacement, en toute dernière minute, du petit rôle d’Antonio par Wonyong Kang, jeune membre de la troupe de l’Opernstudio de Nuremberg. A ses côtés, le baryton turc Levent Bakirci convainc pleinement par l’expressivité et la force de caractère qu’il imprime à son rôle d’Almaviva. Le public, sans doute gêné par son timbre un peu terne, lui préfère manifestement Michaela Maria Mayer (Susanna), à la musicalité charmeuse. Dommage qu’elle se fasse parfois couvrir par l’orchestre et se retrouve en difficulté dans les passages virtuoses, particulièrement son premier air. Hrachuhí Bassénz rencontre les mêmes difficultés mais offre à sa Comtesse un timbre corsé du plus bel effet, tandis que Nicolai Karnolsky donne à son Figaro une diction et une projection exemplaires, malheureusement un rien trop uniforme dans l’expression.
Si Guido Johannes Rumstadt a parfois la main lourde dans les passages rapides, imprimant de vifs tempi à ses chanteurs, il sait aussi réserver de beaux passages plus subtils dans l’accalmie, tout en soutenant son orchestre (très beaux pupitres de cuivres) par une attention constante.
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