En réunissant les deux plus belles réussites comiques de Donizetti, L’Elixir d’amour et Don Pasquale, Opus Arte
réédite en un élégant coffret deux productions de très bonne tenue
créées respectivement en 2009 et 2011. Les deux spectacles optent pour
une transposition de l’action qui s’appuie sur des costumes d’époque et
de magnifiques décors, s’en tenant à une illustration assez classique
mais d’une grande précision dans les détails savoureux mis en avant.
L’Elixir d’amour se voit ainsi transporté dans les années 1940, prétexte à un spectacle visuellement agréable mais trop peu original. Si la captation sonore surprend positivement, la direction un peu tonitruante de Maurizio Benini souligne trop les arrêtes, en une optique verticale. Le plateau vocal réuni convainc davantage, particulièrement un Peter Auty (Nemorino) au timbre séduisant, d’une belle souplesse dans les changements de registres. Ekaterina Siurina interprète quant à elle une Adina confondante d’aisance, même si l’on peut préférer un chant plus nuancé. A ses côtés, Alfredo Daza tient bien son rôle de Belcore, malgré un timbre un peu terne, au léger vibrato. On est plus déçu par le Dulcamara très en voix de Luciano Di Pasquale, peu captivant dans son jeu d’acteur. Un rôle pourtant en or grâce à ses considérables possibilités comiques. On retiendra enfin une superlative Eliana Pretorian (Giannetta), très à l’aise tout au long du spectacle.
Plus satisfaisante est la production de Mariame Clément, très inspirée par Don Pasquale, l’un des tout derniers opéras de Donizetti. Le choix de transposer l’action au XVIIIe siècle, rapprochant ainsi le livret de ses origines indissociables de la commedia dell’arte, s’avère un choix aussi opportun que délicieux. Les placements du chœur, tout de blanc vêtu au dernier acte, évoquent ainsi un tableau de Tiepolo, magnifié par les éclairages très à propos. La mise en scène cherche aussi à réduire le statisme du livret en animant constamment le plateau, notamment par l’ajout du personnage muet de la servante. Utilisé parcimonieusement lors des passages orchestraux ou lors des interventions du chœur, le plateau tournant permet également au spectateur de découvrir les scènes à venir et de se régaler de saynètes rapidement résolues. Côté voix, Alessandro Corbelli compose un attachant Don Pasquale, dont le timbre quelque peu usé apparaît en phase avec le rôle. Le cas de Danielle de Niese (Norina), qui a chanté le même rôle à San Diego en 2012, est plus problématique, ravissant par son éclatante puissance et ses moyens insolents, tout en agaçant par un détimbrage prononcé dans les nuances mal maîtrisées. A ses côtés, Alek Shrader (Ernesto) et surtout Nikolay Borchev (Malatesta) sont justement applaudis pour leur aisance vocale. Mais c’est surtout la direction finement ouvragée d’Enrique Mazzola, actuel directeur musical de l’Orchestre national d’Ile-de-France, qui impressionne tout du long. Alternant élégances et traits de caractère, sa direction tout en souplesse épouse les moindres inflexions pour leur donner sens, en évitant toute lourdeur. Assurément un chef à suivre dans ce répertoire plus difficile à interpréter qu’il n’y paraît.
L’Elixir d’amour se voit ainsi transporté dans les années 1940, prétexte à un spectacle visuellement agréable mais trop peu original. Si la captation sonore surprend positivement, la direction un peu tonitruante de Maurizio Benini souligne trop les arrêtes, en une optique verticale. Le plateau vocal réuni convainc davantage, particulièrement un Peter Auty (Nemorino) au timbre séduisant, d’une belle souplesse dans les changements de registres. Ekaterina Siurina interprète quant à elle une Adina confondante d’aisance, même si l’on peut préférer un chant plus nuancé. A ses côtés, Alfredo Daza tient bien son rôle de Belcore, malgré un timbre un peu terne, au léger vibrato. On est plus déçu par le Dulcamara très en voix de Luciano Di Pasquale, peu captivant dans son jeu d’acteur. Un rôle pourtant en or grâce à ses considérables possibilités comiques. On retiendra enfin une superlative Eliana Pretorian (Giannetta), très à l’aise tout au long du spectacle.
Plus satisfaisante est la production de Mariame Clément, très inspirée par Don Pasquale, l’un des tout derniers opéras de Donizetti. Le choix de transposer l’action au XVIIIe siècle, rapprochant ainsi le livret de ses origines indissociables de la commedia dell’arte, s’avère un choix aussi opportun que délicieux. Les placements du chœur, tout de blanc vêtu au dernier acte, évoquent ainsi un tableau de Tiepolo, magnifié par les éclairages très à propos. La mise en scène cherche aussi à réduire le statisme du livret en animant constamment le plateau, notamment par l’ajout du personnage muet de la servante. Utilisé parcimonieusement lors des passages orchestraux ou lors des interventions du chœur, le plateau tournant permet également au spectateur de découvrir les scènes à venir et de se régaler de saynètes rapidement résolues. Côté voix, Alessandro Corbelli compose un attachant Don Pasquale, dont le timbre quelque peu usé apparaît en phase avec le rôle. Le cas de Danielle de Niese (Norina), qui a chanté le même rôle à San Diego en 2012, est plus problématique, ravissant par son éclatante puissance et ses moyens insolents, tout en agaçant par un détimbrage prononcé dans les nuances mal maîtrisées. A ses côtés, Alek Shrader (Ernesto) et surtout Nikolay Borchev (Malatesta) sont justement applaudis pour leur aisance vocale. Mais c’est surtout la direction finement ouvragée d’Enrique Mazzola, actuel directeur musical de l’Orchestre national d’Ile-de-France, qui impressionne tout du long. Alternant élégances et traits de caractère, sa direction tout en souplesse épouse les moindres inflexions pour leur donner sens, en évitant toute lourdeur. Assurément un chef à suivre dans ce répertoire plus difficile à interpréter qu’il n’y paraît.
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