Depuis ses débuts en tant que metteur en scène en 2011, Vincent Boussart
continue de parcourir l’essentiel des maisons d’opéra germaniques tout
en se faisant connaître peu à peu en France, aidé par ses inséparables
compères Vincent Lemaire, Christian Lacroix et Guido Levi. On se
souvient ainsi de deux productions hexagonales qui avaient retenues
l’attention l’an passé, L’Amico Fritz et Un bal masqué. Aujourd’hui présentée en vidéo, la nouvelle production de La Favorite
montée à Toulouse début 2014 n’échappe pas aux partis pris habituels de
cette équipe, fondés sur un imaginaire très visuel à l’esthétique
épurée. Pratiquement sans décor ou accessoire, cette mise en scène
repose sur l’étonnante capacité à varier les éclairages – osant des
contre-jours stylisés ou opposant le vert sur fond rose – afin de
réinventer sans cesse le regard porté sur les interprètes, magnifiés par
les splendides costumes de Lacroix. Assumant le glamour chic, cette
lecture d’une réelle séduction visuelle apporte un soin constant au
choix des couleurs, aux ambiances morbides ou irréelles, presque
fantastiques, sans oublier des traits savoureusement décalés telle la
présence d’un improbable paon tout de paillettes revêtu. Car c’est bien
là l’idée principale de l’ancien assistant de Yannis Kokkos, celle de
faire de cette histoire un rêve fantasmé par Fernand, cerné par les
mirages de la tentation. Une idée déjà imaginée à Zurich en 2006
par Philippe Sireuil, aidé de Vincent Lemaire. Si l’on peut y voir la
justification de l’imaginaire visuel développé tout au long du
spectacle, force est de constater que ce travail ne facilite pas
l’impact théâtral – les personnages apparaissant souvent figés, sans
parvenir à faire oublier les insuffisances d’un livret bavard et pauvre
en rebondissements dramatiques.
A cette mise en scène mitigée répond un plateau vocal des plus convaincants, dominé par un vibrant Yijie Shi (Fernand), à la diction remarquable, sans parler de sa ligne de chant exemplaire qui épouse la prosodie en respectant chaque syllabe. Un véritable délice à chaque intervention. A ses côtés, le toujours impeccable Ludovic Tézier (Alphonse) nous régale de son timbre porté par une projection toujours aussi éloquente, même si son jeu d’acteur s’avère toujours d’un minimalisme désarmant. Aucun problème de ce point de vue pour Kate Aldrich, qui apporte à sa Léonor sa voix charnue et puissante – presque trop, notamment lors des récitatifs. Si Marie-Bénédicte Souquet incarne une superlative Inès, Giovanni Furlanetto n’offre qu’un pâle Balthazar, trop souvent dépassé par les difficultés vocales de son rôle. On notera enfin la direction très équilibrée d’Antonello Allemandi qui met en valeur un bon orchestre du Capitole de Toulouse. Un spectacle à découvrir pour son plateau vocal principalement.
A cette mise en scène mitigée répond un plateau vocal des plus convaincants, dominé par un vibrant Yijie Shi (Fernand), à la diction remarquable, sans parler de sa ligne de chant exemplaire qui épouse la prosodie en respectant chaque syllabe. Un véritable délice à chaque intervention. A ses côtés, le toujours impeccable Ludovic Tézier (Alphonse) nous régale de son timbre porté par une projection toujours aussi éloquente, même si son jeu d’acteur s’avère toujours d’un minimalisme désarmant. Aucun problème de ce point de vue pour Kate Aldrich, qui apporte à sa Léonor sa voix charnue et puissante – presque trop, notamment lors des récitatifs. Si Marie-Bénédicte Souquet incarne une superlative Inès, Giovanni Furlanetto n’offre qu’un pâle Balthazar, trop souvent dépassé par les difficultés vocales de son rôle. On notera enfin la direction très équilibrée d’Antonello Allemandi qui met en valeur un bon orchestre du Capitole de Toulouse. Un spectacle à découvrir pour son plateau vocal principalement.
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