En hiver comme en été, des domaines skiables inépuisables aux nombreuses
randonnées, les raisons de visiter Innsbruck ne manquent pas. Imaginez
la capitale du Tyrol cernée de hautes montagnes en une vaste vallée
alpine, bercée du flot tumultueux de l’Inn, tandis que son vieux centre
gronde d’une animation revigorante pendant toute la journée. Si les
joyaux baroques et les riches musées justifient à eux seuls une visite,
le festival de musique baroque, organisé chaque été, se place aisément
parmi les manifestations culturelles incontournables en Autriche. Une
occasion idéale de découvrir des lieux d’exception en musique, du
Théâtre du Land au château d’Ambras voisin, tout comme d’autres plus
rares mais tout aussi délicieux, telle la splendide abbaye de Stams
située à 35 kilomètres d’Innsbruck et facilement accessible par le train
ou la route.
Alors que l’ancien contre-ténor René Jacobs a longtemps marqué le festival de son énergie communicative, c’est désormais le chaleureux chef italien Alessandro De Marchi qui officie à la direction artistique depuis 2006. Un maestro apprécié, qui sera fêté l’an prochain en même temps que ses prédécesseurs pour les quarante ans du festival: un véritable feu d’artifice en perspective, pour ce qui sera l’occasion de retrouver la plupart des grandes figures qui ont marquées l’événement ces dernières années. Cette année, après la magnifique réussite d’Il Germanico de Porpora donné au Théâtre du Land, le maestro De Marchi retrouvait la splendide salle espagnole du château d’Ambras pour un intermezzo de Niccolò Jommelli (1714-1774). A l’instar de La Servante maîtresse bien connue de Pergolèse, ce type d’intermède vocal très court avait pour objet de s’intercaler entre les actes d’un opera seria afin de détendre l’atmosphère dans l’esprit de la commedia dell’arte.
Déjà donné en 2000 au festival de Sablé-sur-Sarthe, puis enregistré dans la foulée pour Opus 111 par la même équipe dirigée par Antonio Florio, Don Trastullo (1749) est présenté cette fois en une version semi-scénique, due à l’exiguïté de la scène d’Ambras. Cela n’empêche en rien Christoph von Bernuth de démontrer un savoir-faire certain dans l’animation de l’histoire classique du barbon roulé par un jeune couple amoureux. On n’est pas loin de l’intrigue minimaliste de Lo Speziale (L’Apothicaire) de Haydn, inspirée de Goldoni. Si la compréhension de l’italien s’avère indispensable pour profiter des nombreux doubles sens comiques du livret de Don Trastullo, la traduction allemande permet néanmoins de bien saisir les enjeux entre les personnages. Outre un jeu sur l’espace intéressant lorsque les interprètes investissent la partie dévolue au public, Bernuth enrichit l’action de trouvailles comiques tel un irrésistible couteau à lame molle sensé départager les rivaux Giambarone et Trastullo.
Une autre belle idée est d’ajouter à cette œuvre courte, d’à peine plus d’une heure, une ouverture empruntée à l’opéra Tito Manlio (1743) du même Jommelli, ainsi qu’un extrait particulièrement émouvant de son Te Deum (1763), donné tout juste après l’entracte. Dans le vestibule, la voix superbe de Robin Johannsen, délicatement soutenu à l’orgue par De Marchi, apporte un instant de sérénité avant la reprise des festivités bouffes. C’est bien la soprano américaine qui apporte un plaisir constant tout au long de la soirée, notamment par ses qualités de souplesse particulièrement notables dans les vocalises. Les hommes se situent un cran en dessous, aussi bien un Francesco Castoro (Giambarone) au souffle court qu’un Federico Sacchi (Don Trastullo) au timbre un peu terne. Une soirée néanmoins agréable, toujours efficace dans les aspects comiques de cette œuvre mineure de Jommelli.
Alors que l’ancien contre-ténor René Jacobs a longtemps marqué le festival de son énergie communicative, c’est désormais le chaleureux chef italien Alessandro De Marchi qui officie à la direction artistique depuis 2006. Un maestro apprécié, qui sera fêté l’an prochain en même temps que ses prédécesseurs pour les quarante ans du festival: un véritable feu d’artifice en perspective, pour ce qui sera l’occasion de retrouver la plupart des grandes figures qui ont marquées l’événement ces dernières années. Cette année, après la magnifique réussite d’Il Germanico de Porpora donné au Théâtre du Land, le maestro De Marchi retrouvait la splendide salle espagnole du château d’Ambras pour un intermezzo de Niccolò Jommelli (1714-1774). A l’instar de La Servante maîtresse bien connue de Pergolèse, ce type d’intermède vocal très court avait pour objet de s’intercaler entre les actes d’un opera seria afin de détendre l’atmosphère dans l’esprit de la commedia dell’arte.
Déjà donné en 2000 au festival de Sablé-sur-Sarthe, puis enregistré dans la foulée pour Opus 111 par la même équipe dirigée par Antonio Florio, Don Trastullo (1749) est présenté cette fois en une version semi-scénique, due à l’exiguïté de la scène d’Ambras. Cela n’empêche en rien Christoph von Bernuth de démontrer un savoir-faire certain dans l’animation de l’histoire classique du barbon roulé par un jeune couple amoureux. On n’est pas loin de l’intrigue minimaliste de Lo Speziale (L’Apothicaire) de Haydn, inspirée de Goldoni. Si la compréhension de l’italien s’avère indispensable pour profiter des nombreux doubles sens comiques du livret de Don Trastullo, la traduction allemande permet néanmoins de bien saisir les enjeux entre les personnages. Outre un jeu sur l’espace intéressant lorsque les interprètes investissent la partie dévolue au public, Bernuth enrichit l’action de trouvailles comiques tel un irrésistible couteau à lame molle sensé départager les rivaux Giambarone et Trastullo.
Une autre belle idée est d’ajouter à cette œuvre courte, d’à peine plus d’une heure, une ouverture empruntée à l’opéra Tito Manlio (1743) du même Jommelli, ainsi qu’un extrait particulièrement émouvant de son Te Deum (1763), donné tout juste après l’entracte. Dans le vestibule, la voix superbe de Robin Johannsen, délicatement soutenu à l’orgue par De Marchi, apporte un instant de sérénité avant la reprise des festivités bouffes. C’est bien la soprano américaine qui apporte un plaisir constant tout au long de la soirée, notamment par ses qualités de souplesse particulièrement notables dans les vocalises. Les hommes se situent un cran en dessous, aussi bien un Francesco Castoro (Giambarone) au souffle court qu’un Federico Sacchi (Don Trastullo) au timbre un peu terne. Une soirée néanmoins agréable, toujours efficace dans les aspects comiques de cette œuvre mineure de Jommelli.
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