Joseph Haydn figure parmi les tout premiers compositeurs vers lesquels
s’est tourné Frieder Bernius à la fin des années 1970, enregistrant pas
moins de cinq disques consacrés aux œuvres religieuses de Haydn jusqu’en
1982, dont le Stabat Mater (FSM Vox, 1978, réédité en CD par Brilliant Classics
en 2009). La confrontation entre le présent enregistrement et la
version plus ancienne est passionnante, tant le style d’interprétation
n’a pas changé à trente ans d’intervalle: on retrouve l’attention de
Frieder Bernius aux moindres inflexions musicales de Haydn, en un tempo
mesuré qui respire harmonieusement, donnant la primauté à la
compréhension du texte. Aux antipodes des articulations et des effets
dramatiques d’un Harnoncourt, cette lecture n’oublie jamais le sens,
tout autant que la portée spirituelle de l’ouvrage.
L’élégance de Bernius, jamais prise en défaut, sait aussi rougir en certains endroits («Fac me cruce custodiri»), donnant à ce Stabat Mater composé en 1767 un coloris tourné vers le baroque préclassique, à la manière de l’un des maîtres de Haydn, Carl Philip Emanuel Bach (dont Bernius a enregistré l’oratorio Les Israélites dans le désert en 2014, déjà pour Carus). En cela, il est bien éloigné des lectures «galantes» ou symphoniques parfois données à cette œuvre parmi les plus fameuses de Haydn. Au niveau technique, l’interprétation sans vibrato est beaucoup plus chambriste que la précédente, offrant une réverbération bien moindre également dans la prise de son, ce qui est appréciable. Comme à son habitude, Bernius demande à ses interprètes de ne pas se distinguer outre mesure afin de garder l’intimité et la réserve propres à son style. Il bénéficie d’un plateau vocal homogène qui privilégie couleurs et souplesse, laissant de côté toute virtuosité – seul le ténor Colin Balzer montre quelques limites dans le suraigu. Pas de quoi dépareiller un disque d’un excellent niveau global, chaudement recommandé.
L’élégance de Bernius, jamais prise en défaut, sait aussi rougir en certains endroits («Fac me cruce custodiri»), donnant à ce Stabat Mater composé en 1767 un coloris tourné vers le baroque préclassique, à la manière de l’un des maîtres de Haydn, Carl Philip Emanuel Bach (dont Bernius a enregistré l’oratorio Les Israélites dans le désert en 2014, déjà pour Carus). En cela, il est bien éloigné des lectures «galantes» ou symphoniques parfois données à cette œuvre parmi les plus fameuses de Haydn. Au niveau technique, l’interprétation sans vibrato est beaucoup plus chambriste que la précédente, offrant une réverbération bien moindre également dans la prise de son, ce qui est appréciable. Comme à son habitude, Bernius demande à ses interprètes de ne pas se distinguer outre mesure afin de garder l’intimité et la réserve propres à son style. Il bénéficie d’un plateau vocal homogène qui privilégie couleurs et souplesse, laissant de côté toute virtuosité – seul le ténor Colin Balzer montre quelques limites dans le suraigu. Pas de quoi dépareiller un disque d’un excellent niveau global, chaudement recommandé.
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