Si Les Oiseaux (1920), le plus connu des ouvrages de Walter Braunfels, fait encore quelques apparitions sur des scènes audacieuses (à Genève en 2004 ou cet été au festival d’Erl en Autriche), que dire de ses Scènes de la vie de Jeanne d’Arc
(1943)? On doit à la curiosité de Manfred Honeck la toute première
représentation scénique de cet opéra en 2001, avant le premier
enregistrement mondial réalisé en 2010 pour Decca, avec le même chef à la baguette.
Créée en 2008 au Deutsche Oper de Berlin, la production conçue par Tatjana Gürbaca a été reprise ensuite à Cologne huit ans plus tard, avant les représentations de cette année. Disons-le tout net: ce spectacle n’est pas à la hauteur de nos attentes, tant s’en faut. La faute tout d’abord à l’acoustique désastreuse de la Staatenhaus, l’une des salles provisoires utilisées par l’Opéra de Cologne depuis 2009 (voir notamment Les Stigmatisés en 2013) et l’interminable feuilleton de la rénovation de sa salle «historique»: réouverture prévue en 2023 (!), si tout va bien... En attendant, outre l’acoustique, les productions souffrent de moyens techniques limités pour la mise en scène, sans possibilité de changement de décor.
Dès lors, on craint le pire lorsqu’on découvre la scène constituée d’une vaste décharge de déchets plastiques – un des décors les plus laids qu’il nous ait été donné de voir, à peine renouvelé par des éclairages variés. Plus grave, Tatjana Gürbaca ne parvient pas à dépasser l’un des écueils redoutables de l’ouvrage, à savoir la présence quasi permanente du chœur: de la part d’une spécialiste expérimentée du Regietheater, on attendait autre chose qu’une direction d’acteur aussi indigente. De même, l’utilisation répétée des escaliers dans le public lasse très vite, tandis que Gürbaca déçoit plus encore lors de la procession de la scène du couronnement (sommet de la partition), en faisant chanter les enfants dos au public.
Créée en 2008 au Deutsche Oper de Berlin, la production conçue par Tatjana Gürbaca a été reprise ensuite à Cologne huit ans plus tard, avant les représentations de cette année. Disons-le tout net: ce spectacle n’est pas à la hauteur de nos attentes, tant s’en faut. La faute tout d’abord à l’acoustique désastreuse de la Staatenhaus, l’une des salles provisoires utilisées par l’Opéra de Cologne depuis 2009 (voir notamment Les Stigmatisés en 2013) et l’interminable feuilleton de la rénovation de sa salle «historique»: réouverture prévue en 2023 (!), si tout va bien... En attendant, outre l’acoustique, les productions souffrent de moyens techniques limités pour la mise en scène, sans possibilité de changement de décor.
Dès lors, on craint le pire lorsqu’on découvre la scène constituée d’une vaste décharge de déchets plastiques – un des décors les plus laids qu’il nous ait été donné de voir, à peine renouvelé par des éclairages variés. Plus grave, Tatjana Gürbaca ne parvient pas à dépasser l’un des écueils redoutables de l’ouvrage, à savoir la présence quasi permanente du chœur: de la part d’une spécialiste expérimentée du Regietheater, on attendait autre chose qu’une direction d’acteur aussi indigente. De même, l’utilisation répétée des escaliers dans le public lasse très vite, tandis que Gürbaca déçoit plus encore lors de la procession de la scène du couronnement (sommet de la partition), en faisant chanter les enfants dos au public.
A la tête de l’excellent Orchestre du Gürzenich de Cologne, le chevronné Stefan Soltesz fait ce qu’il peut pour donner une contenance à l’ensemble, en essayant de ne pas couvrir ses chanteurs, peu aidés par l’acoustique. D’où un geste trop prudent pour donner davantage d’électricité à cette musique certes peu aventureuse pour les années 1940, mais d’un lyrisme généreux et débordant évoquant tantôt Hindemith ou... Mahler. La scène du couronnement précitée parvient tout de même à une bonne tenue avec l’apport bienvenu de la spatialisation différenciée des percussions et trompettes sur le côté. La consolation de la soirée vient du plateau vocal proposé, qui parvient à donner un niveau homogène au nombre pléthorique de chanteurs en présence. Juliane Banse compose une Jeanne d’Arc toute de sensibilité, aux phrasés admirables: dommage que sa petite voix ne l’élève pas au rang de l’héroïne tragique attendue. De puissance, Oliver Zwarg (Gilles de Rais) ne manque pas, apportant beaucoup de présence à son rôle: il est vivement applaudi en fin de représentation. A ses côtés, Lothar Odinius (Karl von Valois) impressionne tout autant par son éloquence et sa prestance, tandis qu’on notera encore les belles prestations des saintes interprétées par Menna Cazel (Katharina) et Arnheidur Eiríksdóttir (Margarete).
On a peu d’occasions de voir les Scènes de la vie de Jeanne d’Arc sur scène: faute de conseiller ce spectacle raté, on préférera l’excellent disque de Honeck, en tout point admirable.
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