Lionel Meunier |
On ne remerciera pas assez la Bachfest de nous inciter à quitter le centre-ville de Leipzig pour découvrir l’Eglise Saint-Michel,
située à proximité du zoo, au nord. Miraculeusement épargné par les
bombardements de la Deuxième guerre mondiale, l’édifice trône au devant
d’un square qui le met admirablement en valeur. Mais c’est surtout son
intérieur qui surprend par sa variété de style virtuosement entremêlés,
relevant essentiellement du néogothique et de l’Art nouveau, tous deux
encore en vogue en 1904. L’observation des élégants et nombreux détails,
tout particulièrement les boiseries végétales enchevêtrées autour de
l’orgue, constitue un motif de curiosité pendant tout le concert – à
même de faire oublier la chaleur étouffante en ce milieu d’après-midi
estival.
Le concert ne passionne malheureusement
pas outre mesure, et ce en dépit de l’excellente acoustique et des
incontestables qualités individuelles des huit chanteurs de Vox Luminis.
Dès lors que l’ensemble est dans son coeur de répertoire, la musique
chorale, on atteint les sommets : la précision et la ferveur lumineuses
obtenues sont à la hauteur de sa réputation. Pour autant, la
sollicitation des mêmes interprètes en rôle soliste laisse entrevoir
tout ce qui les sépare de ce graal, tandis que l’accompagnement
chambriste atteint un niveau moyen – quelques verdeurs notamment. On ne
fera pas ici le détail des imperfections de chacun, mais il n’en reste
pas moins que la qualité globale de ce dernier concert de l’intégrale
des cantates de Weimar s’en ressent. Dommage.
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