mardi 25 juin 2019

« Messe en si mineur » de Bach - David Stern - Festival Bach à Leipzig - 23/06/2019

David Stern
En cette fin d’après-midi, l’excitation monte dans l’attente du concert de clôture de la Bachfest, dédié à la Messe en si mineur (1749) de Bach : tous les pas semblent converger vers l’Eglise Saint-Thomas, la plus prestigieuse de la ville de Leipzig, remplie à craquer pour l’occasion. C’est là qu’officia le maitre de 1724 jusqu’à sa mort, lui donnant ses lettres de noblesses, avant d’y être enterré au niveau du choeur. Même si l’acoustique est quelque peu étouffée à cet endroit, donnant une impression d’éloignement par rapport aux interprètes réunis sur la tribune de l’orgue à l’opposé, entendre la Messe en si mineur aux cotés du maitre ne peut manquer d’impressionner.

Les premières notes de l’ouvrage raisonnent avec un sens évident de l’économie et de la modestie, en un legato enveloppant : l’impression de douceur ainsi obtenue invite au recueillement, comme une caresse bienveillante. On est bien éloigné des lectures nerveuses et virtuoses qui donnent un visage plus spectaculaire à cette messe. Ce geste serein a pour avantage de mettre en valeur la jeunesse triomphante du splendide choeur d’enfants Tölzer, venu tout droit de Munich. Alors que l’ouvrage ne fait pas parti de leur répertoire, les jeunes interprètes font preuve d’une vaillance et d’une précision sans faille, de surcroit jamais pris en défaut dans la nécessaire justesse. C’est la sans doute le bénéfice d’une tournée mondiale qui les a mené en Chine et en France, au service de la promotion de cet ouvrage, avec David Stern.

Si la direction du chef américain a les avantages détaillés plus haut, on pourra toutefois regretter que le niveau technique global de son ensemble affiche plusieurs imperfections tout du long du concert, notamment au niveau des vents et trompettes, juste corrects. La qualité des solistes réunis se montrent aussi inégale, avec de jeunes chanteurs très prometteurs, Theodora Raftis et Andrés Agudelo, tous deux parfaits d’aisance technique. Andreas Scholl a pour lui des phrasés toujours aussi distingués, mais désormais entachés d’un timbre très dur dans l’aigu, tandis que Laurent Naouri a du mal à faire valoir ses habituelles qualités interprétatives dans ce répertoire, décevant les attentes par une émission engorgée et terne.

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