Christophe Rousset |
Vous croyez connaître le chef-d’œuvre de Gounod par cœur? Il n’en est
rien! Les équipes du Palazzetto Bru Zane ont en effet eu la bonne idée
de s’intéresser à la reconstruction de la version initiale de 1859,
celle voulue par Gounod avant les coupures imposées lors de la création
au Théâtre Lyrique.
Le pari est risqué, tant les sources sont éparses, sans parler des
parties manquantes (notamment l’air où Marguerite révèle l’infanticide),
mais surprend par le recours au dialogues parlés qui enrichit l’ouvrage
et transforme ses équilibres au profit des passages comiques. Certains
personnages sacrifiés prennent ici davantage de consistance, tels Wagner
(parfait Anas Séguin) et Dame Marthe (aux accents toujours trop outrés à
notre goût), tandis que le choix de Christophe Rousset et de sa
formation sur instruments d’époque convainc tout du long: c’est là
l’atout majeur de ce disque, qui permet au chef français de donner
davantage de relief et de vitalité, sans parler des couleurs révélées
tout au long de la partition.
Autre surprise de taille, le recours à des voix inhabituelles, plus graves pour Véronique Gens (Marguerite) et à l’inverse plus aiguë pour Andrew Foster-Williams (Méphistophélès). Il faut un peu de temps pour s’habituer à ces changements qui donnent moins de noirceur au diable, au profit d’une agilité vocale bienvenue, là où Véronique Gens séduit par ses phrasés ensorcelants, toujours opportuns au niveau dramatique et d’une précision redoutable dans la diction. Benjamin Bernheim (Faust) n’est pas en reste dans ce dernier domaine, imposant sa voix large et sa pureté de timbre au service d’une belle expressivité. On pourra tout juste regretter quelques passages un rien trainant au début, où le ténor semble s’écouter. A ses côtés, le toujours excellent Jean-Sébastien Bou (Valentin) se distingue, tandis que Juliette Mars (Siébel) assure correctement sa partie, sans plus. On mentionnera encore la prestation superlative du Chœur de la Radio flamande, impeccable dans la prononciation du français – le tout dans une superbe captation. Une très belle publication.
Autre surprise de taille, le recours à des voix inhabituelles, plus graves pour Véronique Gens (Marguerite) et à l’inverse plus aiguë pour Andrew Foster-Williams (Méphistophélès). Il faut un peu de temps pour s’habituer à ces changements qui donnent moins de noirceur au diable, au profit d’une agilité vocale bienvenue, là où Véronique Gens séduit par ses phrasés ensorcelants, toujours opportuns au niveau dramatique et d’une précision redoutable dans la diction. Benjamin Bernheim (Faust) n’est pas en reste dans ce dernier domaine, imposant sa voix large et sa pureté de timbre au service d’une belle expressivité. On pourra tout juste regretter quelques passages un rien trainant au début, où le ténor semble s’écouter. A ses côtés, le toujours excellent Jean-Sébastien Bou (Valentin) se distingue, tandis que Juliette Mars (Siébel) assure correctement sa partie, sans plus. On mentionnera encore la prestation superlative du Chœur de la Radio flamande, impeccable dans la prononciation du français – le tout dans une superbe captation. Une très belle publication.
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