En
partenariat avec les opéras de Limoges et Nice Côte d’Azur, l’Opéra
Comique célèbre le retour de La Dame blanche de Boieldieu, l’un des plus
grands succès de son histoire autour de la mise en scène délicieuse de
Pauline Bureau, bien servie par l’ensemble des interprètes, au premier
rang desquels une superlative Elsa Benoit dans le rôle d’Anna.
Quatrième plus grand succès de l’histoire de l’Opéra-Comique après Carmen, Manon et Mignon,
le plus célèbre des ouvrages lyriques de Boieldieu fait son retour
salle Favart, un peu plus de vingt ans après la dernière production
confiée à Jean-Louis Pichon. La partition avait d’abord été exhumée en
1997 par Marc Minkowski dans un enregistrement ERATO qui fait encore
référence aujourd’hui, autant pour sa superbe distribution que sa
direction enlevée.
On retrouve cette fois dans la fosse un spécialiste du répertoire contemporain en la personne de Julien Leroy. Retenez bien son nom car c’est là la révélation d’un jeune surdoué, capable de prendre l’exact contre-pied de Minkowski pour embrasser une lecture allégée et fluide, qui sait respirer pour mieux se réveiller ensuite dans les passages enlevés.
Cet écrin de raffinement apporte beaucoup à la musique de Boieldieu, dont la fine rythmique et l’inspiration mélodique entêtantes doivent autant à Mozart que Rossini et Cimarosa – et ce malgré une orchestration souvent trop prévisible. C’est peut-être plus encore son instinct dramatique qui culmine dans les ensembles d’une apparente simplicité, à la manière d’un Grétry : la scène finale de la vente aux enchères est sans conteste le sommet de la partition, digne des plus grands maîtres précités.
On retrouve cette fois dans la fosse un spécialiste du répertoire contemporain en la personne de Julien Leroy. Retenez bien son nom car c’est là la révélation d’un jeune surdoué, capable de prendre l’exact contre-pied de Minkowski pour embrasser une lecture allégée et fluide, qui sait respirer pour mieux se réveiller ensuite dans les passages enlevés.
Cet écrin de raffinement apporte beaucoup à la musique de Boieldieu, dont la fine rythmique et l’inspiration mélodique entêtantes doivent autant à Mozart que Rossini et Cimarosa – et ce malgré une orchestration souvent trop prévisible. C’est peut-être plus encore son instinct dramatique qui culmine dans les ensembles d’une apparente simplicité, à la manière d’un Grétry : la scène finale de la vente aux enchères est sans conteste le sommet de la partition, digne des plus grands maîtres précités.
Le livret de Scribe, tiré d’ouvrages gothiques de
Walter Scott alors en vogue, apparaît moins simpliste qu’il n’y parait
au premier abord, ce dont se saisit Pauline Bureau en opposant
habilement la gaieté du monde populaire au I et les arrogances
aristocratiques plus sombres de Gaveston au II, sur fond de merveilleux
avec l’apparition de la Dame Blanche. On craint pourtant d’emblée le
pire en découvrant la scénographie qui fait la part belle à une
illustration classique de l’action, avant d’être peu à peu convaincu par
ce travail astucieux qui marie premier et second degrés avec finesse,
aidée par des vidéos malicieuses et quelques effets volontiers bon
enfant.
Le plateau réuni relève le pari d’une double compétence théâtrale et vocale, indispensable à la réussite du projet. Encore peu connue malgré ses succès au Bayerische Staatsoper, Elsa Benoit reçoit un triomphe mérité, tant pour sa musicalité rayonnante et ses moyens opulents que son abattage scénique énergique. A ses côtés, Philippe Talbot séduit par son timbre clair tout aussi radieux, même si les accélérations mettent à mal la diction, avec des graves plus timides.
Le plateau réuni relève le pari d’une double compétence théâtrale et vocale, indispensable à la réussite du projet. Encore peu connue malgré ses succès au Bayerische Staatsoper, Elsa Benoit reçoit un triomphe mérité, tant pour sa musicalité rayonnante et ses moyens opulents que son abattage scénique énergique. A ses côtés, Philippe Talbot séduit par son timbre clair tout aussi radieux, même si les accélérations mettent à mal la diction, avec des graves plus timides.
Elsa Benoit |
On pourra faire le même reproche à Jérôme Boutillier, qui parvient
toutefois à donner beaucoup de noirceur à son Gaveston, bien aidé par
des nuances de phrasé toujours aussi pertinentes de finesse. Malgré un
timbre un peu voilé avec les années, Yann Beuron donne toujours autant
de plaisir par son aisance et son naturel, de même que la puissante
Sophie Marin-Degor, à qui on reprochera seulement quelques heurts dans
les passages de registre. Enfin, la toujours parfaite Aude Extrémo fait
valoir la rondeur de ses graves bien déployés, de même qu’un superlatif
Yoann Dubruque.
Très sollicité tout du long, le chœur de chambre Les Eléments, basé à Toulouse, assure bien sa partie, malgré quelques infimes décalages dans les passages plus ardus. Un détail à l’échelle de ce spectacle très réussi, dont les mélodies de Boieldieu résonnent encore très longtemps dans la tête après leur audition.
Très sollicité tout du long, le chœur de chambre Les Eléments, basé à Toulouse, assure bien sa partie, malgré quelques infimes décalages dans les passages plus ardus. Un détail à l’échelle de ce spectacle très réussi, dont les mélodies de Boieldieu résonnent encore très longtemps dans la tête après leur audition.
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